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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 14:36

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

 

Marie-France Lecherbonnier a dirigé le séminaire de formation aux bonnes manières dans le cadre du prestigieux concours Princesses du Liban. (Beyrouth, septembre 2011). Reportage par Maïna Lecherbonnier.

 

 

En quittant Beyrouth, par la route côtière du sud, au-delà de la ville de Damour, des sensations d’éternité m’envahissent à mesure que je roule vers les hauteurs du Chouf.

 

A mon arrivée, je suis accueillie par le comité de l’Académie des Princesses du Liban sur la place Dany Chamoun (appelée autrefois Midane).

 

Accolades amicales, poignées de main entre les organisateurs et Marie-France Lecherbonnier, ma mère, que j’accompagne dans cette mission et son directeur artistique, le célèbre vidéo décorateur Philippe Martin.

 

Quatre élégantes jeunes filles apparaissent : Maria, Jessica B, Solange, Jessica C.

 

Je les imagine immédiatement en train de  déambuler  au milieu des joutes oratoires et compétitions équestres du 16ème siècle, qui avaient lieu précisément sur la place publique où nous nous rencontrons.

 

Pendant le déjeuner, nous organisons notre programme.  Trois jours durant, nous arpenterons les ruelles pavées de Der el Qamar et visiterons le palais des Emirs, caméra à l’épaule de Philippe. Certains sont habités mais ils restent  pourtant ouverts au public. D’autres sont devenus des musées.   

 

Au gré de nos promenades historiques, Marie-France enseignera aux candidates  la façon de se présenter, le maintien, le Savoir-vivre et le Protocole.

En sortant du restaurant, sur notre gauche, nous nous rendons vers les escaliers de Der el Qamar, donnant sur le célèbre portail vénitien de l’Emir Younees Man. Arrivée devant ce portail, Marie-France Lecherbonnier explique aux quatre jeunes filles qu’une belle maison  doit comporter au moins une pièce originale, même de nos jours. Ce palais par exemple possède le portail le plus  travaillé de la région, même si ceux de Beiteddine ont aussi un très beau cachet.

 

Philippe Martin les filme en train de monter et descendre les escaliers, comme ma mère leur a demandé de le faire : « En talons aiguilles, mesdemoiselles, regardez le moins possible vos pieds et restez bien droite. Visualisez une ligne, posez la pointe du pied, puis le talon et recommencez jusqu’en bas.

 

 Pour monter un escalier, appuyez le bout du pied sur la marche et donnez  un élan au corps. Sachez que l’homme doit toujours passer devant la femme en montant comme en descendant un escalier». 

 

L’exercice terminé, nous repartons vers de nouvelles aventures.

 

Der el Qamar est bien entendu un lieu historique, du fait qu’il est la cité des Emirs mais c’est aussi un lieu moderne, habité par 10 000 habitants. Je ne peux que le constater en arrivant au musée des marionnettes, fondé par Michel Khattar.  Celui-ci regroupe l’ensemble des marionnettes, vedettes de la télévision libanaise depuis 1960.

 

Pendant que Philippe Martin les filme, Marie-France, inspirée par le côté ludique et enfantin des marionnettes, explique que le savoir-vivre  autrefois se confondait avec la morale et n’avait pour fonction que l’éducation des jeunes enfants, c’est-à-dire le respect, l’obéissance ainsi que le maintien à table. Sachez que le mot Savoir-vivre  apparait en Occident, au 17 ème siècle, précisément en pleine période florissante de Der el Qamar. » la journée s’achève dans la bonne humeur.

 

Le lendemain, les jeunes filles nous font une surprise. Elles nous accueillent en tenue traditionnelle du Mont -Liban. Chacune est drapée dans une robe de soie noire, venue de Toscane. Nos quatre jeunes candidates, toutes étudiantes en droit, gestion, économie et graphique-design ressemblent ainsi en  princesses d’un autre temps !

 

Philippe leur demande de bien vouloir nous improviser un défilé de mode, dans le but de perfectionner leur maintien. Leurs regards en  disent long sur la fierté qu’elles ressentent de rendre hommage à toutes ces femmes de leur pays, qui ont, avant elle, porté ces habits. A la suite de ce défilé,  Marie-France leur explique  que pour recevoir, il faut avant  tout envoyer une invitation et que  pour un dîner mondain, l’invitation s’envoie deux semaines à l’avance. L’invitation précise la tenue à porter, par exemple : cravate noire signifie que l’homme portera un smoking et la femme une robe habillée. Robe longue signifie évidemment une robe longue pour la femme et un habit pour l’homme. Au moment des présentations, il est important de préciser qui est la personne ou bien de marquer un intérêt particulier pour une action en cours qu’elle a accomplie.»

 

Nous poursuivons notre visite dans la forêt des ifs, laquelle donne sur la coupole de pendaison et le cimetière des émirs. « Ceux-ci avaient pour fonction de prélever les taxes pour les Turcs. C’est ainsi qu’ils préservaient leurs titres, m’explique une personne du comité de l’Académie. Jessica C. demande à Marie-France des précisions sur les titres de noblesse: « C’est à partir du XIIe siècle que la noblesse française se crée. Les ducs et les comtes forment la grande noblesse. L’état de noblesse s’attachait à la personne, le titre était attaché à la terre. Le titre  fait partie de l’état civil du noble  après homologation par une juridiction administrative. Ces titres nobiliaires obéissent à une hiérarchie stricte où  compte l’ancienneté de la famille. » 

 

Notre promenade nous entraîne vers le palais des Emirs et des princesses ayant régné au 16 ème et 17 ème siècle sur la ville.

 

Ce lieu majestueux  était coupé en deux. Le Prince et sa femme principale logeaient dans une aile tandis que le harem du Prince vivait dans l’autre. C’est lui qui leur rendait visite et non l’inverse.

 

L’une des fonctions principales du Prince et de sa cour était de recevoir des hôtes étrangers. Les ambassadeurs étaient toujours accompagnés de leurs épouses, lesquelles étaient très bien reçues par les femmes du Prince. « Qu’est-ce que le Protocole ? » demande Jessica B.  

 

« Concrètement le protocole, c’est un ensemble de règles, de rituels et de solennités à respecter. Le protocole qu’on appelle aussi le cérémonial , s’est forgé à l’occasion des rencontres entre les souverains. Signer un traité, négocier la paix ou conclure une alliance, tous ces actes remontent aux temps les plus anciens et se retrouvent dans toutes les sociétés.

 

Le protocole aujourd’hui à deux dimensions : Le protocole national détermine les préséances, le rang à respecter dans les cérémonies officielles de l’Etat, le protocole international depuis la convention de Vienne en 1815 règle les relations internationales. Il organise les préséances entre les ambassadeurs en fonction de leur ancienneté dans le pays où ils sont accrédités.

 

Dans chaque pays il y a un protocole défini par décret ou une loi pour hiérarchiser les corps constitués. »

 

Nous visitons les lieux, guidés par Solange et Jessica B., qui connaissent déjà les lieux, ayant fait des photos le matin même avec Philippe précisément dans ce palais. L’architecture des salons de ce  palais, comme tous ceux du Liban,  était conçue de façon à pouvoir entretenir des discussions à plusieurs.  C’est pourquoi  dans le salon, les banquettes sont adossées aux larges murs et le centre de la pièce reste vide.  « Nous retrouvons ce type de salon également en Europe. Prenez l’exemple de Versailles ! Les fauteuils étaient également adossés aux murs de la galerie du  château de louis XIV », précise Marie-France.

 PRINCESSE-DU-LIBAN--2-.jpg

Camil nous explique que « les Emirs attachaient une si grande importance à entretenir un style de vie international qu’ils empruntent aux Occidentaux leur façon de se tenir à table, notamment l’habitude systématique d’utiliser des couverts. »

 

 Marie-France précise que « les Occidentaux mangent, très tardivement  à la main, jusqu’au 17ème siècle, à l’époque de l’essor de Der el Qamar ! Auparavant, on saisissait les aliments avec ses doigts, trois dans la haute société, cinq dans le peuple. La fourchette, pourtant inventée en Toscane au 11ème siècle, n’apparait réellement sur  la table que sous Louis XIV. La fourchette à quatre dents devient alors symbole de raffinement dans la haute société.»   

 

A la suite de cette visite pendant laquelle Philippe fait de nombreuses photos des candidates  dans le but de préparer un diaporama sur chacune d’ entre elle, nous retournons au restaurant de la place.

 

Marie-France demande une nappe blanche, des assiettes, des verres et des couverts.  « Maintenant, Mesdemoiselles, dressez  sur cette table revêtue de la nappe blanche, votre couvert. Deux d’entre elles le dressent à la française, c'est-à-dire fourchette pointe sur la nappe et deux d’entre elles, à l’anglaise, c'est-à-dire pointe en l’air. Toutes les quatre ont donc raison. Ma mère rectifie quelques erreurs. La fourchette se place à gauche de l’assiette, le couteau et la cuillère à droite. L’assiette à pain se dispose à gauche de l’assiette. Lorsqu’on a terminé son assiette, il faut disposer les couverts parallèlement à l’intérieur de l’assiette. Les verres se disposent de gauche à droite ainsi : eau, vin rouge, vin blanc. Le service des plats se fait par la gauche. »

 

Nous terminons la journée par la visite du palais de l’Emir Fakhredine II, de style « khan » : autour d’une cour dallée agrémentée d’un bassin octogonal, s’ouvrent les chambres, cuisine et appartements.   Ce palais regroupe actuellement le Musée de cire de Marie Baz. Tradition et modernité, voilà comment je résumerai ce lieu où sont exposées les statues des personnages des émirats de l’époque ainsi que celles  du monde contemporain. Philippe leur demande de jouer le rôle de la maîtresse de maison recevant des invités. A tour de rôle, elles viennent nous serrer la main,  nous présenter  comme si nous étions des invités. Marie-France commente leurs erreurs.

 

Le  lendemain, nous nous retrouvons au  Kaïssariyyé et le Kharj, devenu le centre culturel français. Ce lieu était autrefois  un marché public à ciel ouvert. Nos quatre demoiselles sont toutes  habillées d’un jean et d’un tee-shirt rose à l’effigie de «  l’Académie Princesses du Liban ».

 

Philippe leur propose de composer une chorégraphie, qu’elles  accomplissent avec talent. Marie-France  leur enseigne comment se tenir droites.  « Pour une démarche élégante, faites une ligne droite avec le talon, la jambe et la colonne vertébrale », leur explique-t-elle.

 

L’exercice terminé, nous décidons de traverser le temps….A der el Qamar, pour ce faire, il suffit de traverser la rue ! Nous passons de la dynastie des Fakhredine à celle des Chéhab. La seconde détrôna la première au 19ème siècle. Je me permets de souligner que cet Emir est célèbre en Europe car il a entretenu de nombreux liens avec les gouvernements  italien et français, même si le joug des Turcs l’a empêché de signer de nombreux accords de coopération, comme il l’aurait souhaité.

 

Les jeunes filles sont surprises par l’anachronisme  de son style de vie. En effet, l’architecture de son palais est  à la fois très moderne pour l’époque et en même temps moyenâgeuse. Marie-France leur rappelle qu’on doit appeler une Princesse  « Votre Altesse » ou « Votre Altesse Royale » ou « Votre Altesse Impériale », pour un prince souverain ou une princesse souveraine. 

 

 Camil nous invite à finir l’après-midi chez lui.  J’apprends que sa maison est un spécimen de l’architecture de der el Qamar.

 

Mais je retiens surtout qu’il est un artiste à mille facettes au vu de la décoration de la demeure. C’est en ce sens qu’il est le portrait typique des artistes de la région. Il explique aux jeunes filles combien il est important de poursuivre dans l’esprit et la culture d’une région, quelle qu’elle soit.

 

C’est pourquoi, m’explique Camil, «  l’académie leur a donné des cours d’architecture,  de tapisserie, de scénographie, de théâtre et autres...»

 

Notre mission touche à sa fin. Il est temps de vérifier la volonté de Solange, Jessica B, Jessica C. et Maria  de devenir Princesses du Liban. Nous organisons donc un casting avec elles. En tant que journaliste et écrivain, ma mère me décerne le rôle de l’intervieweuse.

 

Mes questions sont :

« Présentez-vous. »

« Après votre formation à l’Académie des Princesses du Liban, vous sentez-vous l’âme d’une princesse ? »

« Quelles sont les valeurs du Liban pour lesquelles vous sentez vous engagée et que voulez-vous faire pour le Liban ? »

 

Nous nous remercions mutuellement pour ces trois jours passés ensemble et nous donnons rendez-vous pour le lendemain, jour du dîner de gala. A la fin de cette soirée, une d’entre elle aura droit au titre d’ Altesse ! 

 

Maïna Lecherbonnier 

Der el Qamar, septembre 2011

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 09:10

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QUELS SONT LES SECRETS D’UNE DICTION CLAIRE ET ELEGANTE  pour s’exprimer et s’adresser à un auditoire ? Une parfaite élocution est à la fois une question de politesse et d’efficacité.

 

Les bases d’une bonne diction reposent sur un contrôle de son débit de parole, sur l’articulation des mots et sur  le juste usage des liaisons.

 

Il y a traditionnellement deux manières de prononcer le français. Une manière élégante que l’on appelle le mode tendu. Une manière familière, le mode relâché.

 

Le mode tendu suppose

-une articulation claire des syllabes,

- une attaque énergique au début de chacune d’entre elles,

-la stabilité auditive des éléments faibles, comme les syllabes atones,

-un rythme régulier,

- et une mélodie montante.

 

Faites l’expérience suivante. Dites : « Il reviendra ce soir ». Le mode tendu suppose que vous prononciez tous les mots et toutes les syllabes : « il/ re-vien-dra / ce/ soir ». Si vous adoptez le mode relâché - c’est, hélas ! le cas le plus fréquent -, vous direz : «irviendrassoir » La séparation des mots sera noyée et les deux « e muets » auront disparu.

 

 La linguiste Jacqueline Picoche préconise un test. Elle fait enregistrer la prononciation de la phrase suivante : « Je ne te le redemandrai pas même si je te vois ».  Les mesures faites en laboratoire  montrent que la plupart de nos contemporains articulent ainsi : « je/ nte/ lre/ deman-dré- pa/ mè- msi/ jte -vois ». Intéressant : non seulement nombre de syllabes disparaissent mais l’unité même des mots éclate.  C’est ainsi que l’on atteint des monstruosités, y compris dans le discours public quand  « cte » remplace « cet » ou « cette ».

 

On incrimine l’influence de la langue anglaise où les mouvements articulatoires sont flous pour expliquer cette tendance. En fait elle est avérée dès le Moyen-Age dans le parler populaire. Elle signale surtout une méconnaissance de la norme écrite qui sous-tend l’expression orale dans une langue aussi culturelle que le français. Ce type de négligence est spécialement choquant dans la bouche des élus qui, malheureusement, y compris dans des fonctions éminentes, en abusent, soit par ignorance, soit par démagogie.  

 

 La multiplication des erreurs dans les liaisons constitue la seconde grande source de fautes orales.

Pouréviter les erreurs, il faut appliquer quelques principes de base :

Les déterminants immédiats du nom (les articles, les numéraux, les pronoms) font liaison. Autrement dit il y a toujours liaison derrière « un », « les », « ses », « nos », « deux », « on », « ils »…quel que soit le mot qui suit s’il commence par une voyelle ou un h (sauf s’il est aspiré) : un-N-homme, ses-Z-amis, nos-Z-idées, deux-Z-euros, on-N-y va, ils-Z-étudient.

Quelques monosyllabiques invariables entraînent aussi la liaison : « en », « sans », « plus », « très », tout », « dont » : en-N-arrivant, sans-Z-hésiter, plus-Z-ou moins, très-Z-anxieux, dont-T-il parle.

La liaison s’effectue aussi entre l’adjectif épithète et le nom : « un fort-T-engagement » ; entre le verbe et le pronom inversé : « comprend-T-il ?» ; entre l’impératif et les monosyllabes « en » et « y » : « Prends-Z-en », « Viens-Z-y » ;   entre le verbe être et ses attributs : « elle est-T-admise » ; entre le verbe avoir et ses participes : « elles ont-T-appris » ; dans la plupart des mots composés et des expressions toutes faites : « les eaux-Z-et Forêts ».

 

Une certaine mode a tendance actuellement à légitimer des liaisons hors normes. Par exemple on fait parfois sonner la consonne muette d’un nom ou d’un verbe : « un pommier-R-en fleurs », « parler-R-au public ». Autres nouveautés : la liaison entre un nom et l’épithète qui le suit « des nations-Z-amies »  et la liaison entre le verbe et son complément : « ils vont-T-à Berlin ».  Ces évolutions dureront-elles ? Nous ne pouvons savoir. En revanche est totalement à proscrire l’erreur de liaison grammaticale comme « vingt-Z-euros » qui dénonce l’inculture grave du locuteur !     

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 09:39

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CARTES DE VISITE : les nouvelles tendances

 

La carte de visite a pris une nouvelle jeunesse et est de plus en plus utilisée. Support idéal pour collecter les nombreuses informations personnelles et professionnelles (adresses postale, fax,  mail,  blog, site…) qui caractérisent la communication moderne.

 

La présentation matérielle

Les grands formats disparaissent au profit de dimensions plus réduites  (5,5x8,5 ou 6x9 )

La carte de visite classique est constituée d’un bristol blanc de qualité. Un papier carte tramé donne de la classe.

La carte professionnelle intègre de plus en plus le code couleur de l’entreprise avec son logo. Ce code peut également servir à l’impression du nom de la personne ou à toute autre indication que l’on voudra mettre en valeur, par exemple le sigle du site précédé de www.

La couleur s’utilise parfois au verso de la carte avec la marque ou le slogan de la société. Attention à ne pas tomber dans le gadget !

 La gravure, considérée comme plus élégante ne sert plus guère qu’aux cartes privées haut de gamme .

Le dos de la carte en Braille marque l’intérêt que l’on porte aux non-voyants.A recommander aux DRH.

 

La rédaction des cartes privées

La tendance est que chaque personne  ait sa propre carte de visite. Il existe cependant encore des  cartes de couple. Dans ce cas, on mentionne le prénom et le nom, précédés de M. et  Mme, écrits en abrégé : M. et Mme  Paul Berger

Les noms  peuvent être suivis d’un titre ou d’un grade  ( Madame  ou Monsieur s’écrira en toute lettres) : Le professeur et Madame Paul Berger, la générale Sophie Berger et Monsieur Paul Berger

Les titres de noblesse ne sont jamais précédés des mots  Monsieur ou Madame : le Baron et la Baronne de Jeufosse

Il est recommandé de ne pas mettre les différentes distinctions ni les décorations

La carte de visite d’un couple peut porter l’adresse, le numéro de téléphone, l’adresse électronique.

Le téléphone s’inscrit en bas et à gauche, l’adresse en bas à droite.

Sur une carte d’homme à usage privé, on ne mentionne que le prénom, le nom, jamais précédés de Monsieur; la profession est facultative ; l’adresse, le téléphone, le courriel  sont privés.

 

La rédaction des cartes professionnelles

Est inscrit le nom de l’entreprise (ou de l’association...) en haut à gauche ou au centre de la carte dans sa partie supérieure ;

Sur une carte professionnelle on inscrit son titre et ou sa fonction, son adresse,son téléphone, son fax et  son e-mail  professionnels.

Il est de plus en plus fréquent de distinguer

le nom de la personne avec ses coordonnées professionnelles réduites au téléphone, au fax et à l’e-mail,

le nom de l’entreprise avec  les coordonnées suivantes : adresse, téléphone du standard, e-mail et site.

Si l’on exerce plusieurs métiers, on consacre un carte différente à chacun d’entre eux.

De plus en plus fréquente,  la carte bilingue, chaque face étant consacrée à l’une des deux langues employées dans la pratique professionnelle du titulaire de la carte : diplomates,  représentants de grandes institutions ou de firmes internationales…

Les cas particuliers

Cartes d’une femme mariée :  sur la carte privée, l’usage classique veut que l’on se réfère au prénom du mari Madame Paul Berger ; sur la professionnelle, une femme mentionnera son prénom et non celui de son mari : Madame  Amélie Berger. Ce dernier usage gagne du terrain au niveau de la carte privée.

Cartes d’une femme divorcée : une femme divorcée indique sur sa carte privée Madame en toutes lettres avec son prénom et son  nom de jeune fille : Madame  Amélie Duchossoy.

Cartes d’une veuve :  semblables à celle d’une femme mariée. Elle ne porte jamais la mention veuve. On lira : Madame Victor Duchossoy  sur ses cartes privées ; Madame Amélie Duchossoy sur ses cartes professionnelles.

Cartes d’une célibataire ou d’une jeune fille : elles ne portent pas la mention Mademoiselle, simplement le prénom et le nom : Hélène Renaud

Les usages traditionnels

Pour remercier  d’un cadeau ou en accompagner  l’envoi.

Pour remercier d’une invitation, d’un déjeuner ou d’un dîner.

Pour féliciter d’un  événement heureux ( succès scolaire ou universitaire,  distinction…)

Pour indiquer un changement d’adresse.

Des usages anciens tombés en désuétude : pour prendre congé  : on inscrivait alors dans l’angle inférieur gauche les initiales P.P.C. c'est-à-dire pour prendre congé … On ne corne plus une carte pour marquer son passage chez une personne absente.. 

Une carte de visite se rédige toujours à la troisième personne et ne se signe pas. Le destinataire est également traité à la troisième personne :  « Madame Paul Berger adresse ses félicitations à Serge Robert pour son succès mérité au concours du Conservatoire. »

 

 

« M. Roland Duby remercie vivement  Madame Berger de son aimable invitation à dîner qu’il accepte avec plaisir et la prie d’agréer ses respectueux hommages. »

Mais, pour s’adresser à un ami, on peut barrer d’un trait le nom inscrit sur la carte et rédiger quelques lignes à la première personne et signer.

Accompagnant un cadeau ou des fleurs, la carte de visite ne portera  que quelques mots :  « Avec nos remerciements les plus vifs pour cette délicieuse soirée. »

Les cartes de visite se glissent toujours dans une enveloppe lorsqu’elles accompagnent un envoi.

On peut utiliser une carte de visite pour confirmer une invitation orale ou téléphonique, sur laquelle on écrira «  pour mémoire » . Elle sera envoyée peu après.

Les usages professionnels

La carte de visite s’emploie surtout pour échanger des informations utiles en vue de contacts ultérieurs.  Il est d’usage de pratiquer l’échange à la fin du premier entretien. La distribution automatique dès la première poignée de mains a quelque chose  d’arrogant.

En cas d’échange de cartes de visite au début d’un entretien (c’est ce que pratiquent certains étrangers), il faut laisser la carte sur la table jusqu’à la fin de la rencontre.  On ne se l’approprie que lorsque l’entretien préjuge un suivi de la rencontre.

Rien n’est plus malséant que de refuser ou de négliger une carte de visite. Pour éviter de se trouver confronté à cette situation délicate, il est préférable de ne pas imposer sa carte.

La réciprocité est de règle : on échange carte de visite contre carte de visite.

 

Lors d’une réception, on ne propose à une personne de rencontre sa carte de  visite que si un sujet professionnel a été abordé. Cela se fait discrètement (et après en avoir demandé l’autorisation au destinataire), pour ne pas froisser la susceptibilité d’autres convives.

Ne pas oublier que le fait de proposer, à titre privé ou professionnel sa carte de visite, est une invitation à lier une relation. C’est pourquoi notamment un homme ne demande jamais sa carte à une femme sauf si ce souhait est dûment motivé.

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 08:59

 

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SAVOIR-VIVRE AU TRAVAIL : Tutoiement ou vouvoiement ?

 

    L’usage du TU en entreprise a fait un tel progrès en quelques années que l’on peut se demander si le VOUS ne va pas finir par se replier dans quelques secteurs d’activité où susbsiste un clivage hiérarchique fort.

 

    La contamination du modèle anglais domine et explique cette évolution galopante. Le TU de l’entreprise n’a pas la même tonalité que le TU familier des relations privées, qui implique intimité, camaraderie, familiarité, proximité  ou égalité. Le TU de l’entreprise, à l’instar du YOU anglais, est une sorte de forme neutre, non signifiante, pratique et fonctionnelle. D’où les ambiguités et les quiproquos dont il est souvent porteur.

 

   Il y a encore peu on se tutoyait surtout pour marquer son appartenance à une strate : les ouvriers se tutoyaient entre eux, les directeurs occupant la même fonction (par exemple les commerciaux) en faisaient autant. Au niveau supérieur intervenait souvent le phénomène communautaire propre aux élites : les diplômés de la même école se sont toujours tutoyés, quelle que soit leur classe d’âge. Ce dernier critère, celui de l’âge, restait en revanche souvent actif  dans les catégories inférieures. Le jeune employé ou la jeune secrétaire devait attendre que son aîné ou son aînée l’autorise à le ou à la tutoyer.

 

  En résumé  deux critères présidaient principalement à la distinction du TU et du VOUS : le rang dans la hiérarchie et l’âge. Il n’est pas inintéressant de rappeler que ce sont les paramètres traditionnels des préséances. Le troisième paramètre, le sexe, n’était d’ailleurs pas inconnu. L’homme hésitait souvent à tutoyer une collègue qui n’avait pas fait le premier pas.

 

  Est-ce que la généralisation du TU implique que ces barrières – le rang, l’âge et le sexe – aient disparu ? Absolument pas. Et c’est bien cela qui créée le trouble et la confusion.

 

  Voici un jeune chef de service qui proclame à l’arrivée dans sa fonction : « Je tutoie tout le monde et tout le monde me tutoie ! » En général, cela fait boule de neige. L’ensemble du personnel du service concerné décide de se tutoyer. Quelques anciens tentent de résister mais l’opinion les contraint rapidement à adopter la nouvelle mode. Pour autant aucune des difficultés relationnelles préexistantes n’est gommée. Certaines sont peut-être même aggravées. Le VOUS créait entre des personnalités en conflit ou en concurrence une sorte de fossé symbolique que la libération du TU effacera. Il n’est pas aisé d’en découdre avec quelqu’un que l’on vouvoie.  Mais peu importe les susceptibilités du passé, dira-t-on, le TU sera dans l’ensemble générateur d’autres relations entre ceux qui joueront le jeu sans arrières-pensées. Espérons qu’il en soit ainsi et ,dans l’attente d’études sur le sujet, adoptons ce point de vue optimiste !

 

  Il existe de plus en plus d’entreprises où le TU est employé d’office, du Directeur général au manœuvre. De la société de transport à la régie de publicité, de nombreuses PME ont fait ce choix. Toutefois qu’on ne se méprenne pas sur le sens à accorder à cette pratique. Un ancien collaborateur d’une société d’informatique me disait récemment : « La seule fois où mon patron m’a vouvoyé, c’est pour me virer. » Intéressant témoignage : le VOUS de l’entreprise est réversible. On n’appartient plus à la communauté,  au groupe, on perd l’usage du TU, simple dénominateur commun de la communication fonctionnelle. C’est comme un uniforme que l’on quitte et que l’on rend. Certains font une expérience du même ordre lorsqu’après avoir quitté une entreprise dont ils tutoyaient les chefs, ils retrouvent tel ou tel d’entre eux dans une société où le VOUS est encore de rigueur : on n’est pas long à les ramener à leur place, s’ils perpétuent l’usage de la seconde personne du singulier !

 

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 08:22

 

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SAVOIR-VIVRE ET HANDICAP

 

    Le savoir-vivre envers et avec le personnel handicapé est le meilleur indicateur de la santé d’une entreprise en matière de relations humaines. De nombreux DRH y veillent et luttent au quotidien contre  les discriminations dont peuvent être victimes les malvoyants, les sourds, les handicapés moteurs ou autres.

 

    Bien entendu on peut y déceler l’effet des dispositions législatives qui sanctionnent lourdement les entreprises n’accueillant pas 6% d’handicapés dans leurs effectifs. Mais ce serait voir les choses par le petit bout de la lorgnette que d’en rester là.

 

    On perçoit dans nombre de sociétés une réelle prise en compte des conséquences du handicap. Par ailleurs un grand nombre d’handicapés font preuve d’une ardeur dans le travail et dans la vie, qui sert de modèle à tous.

 

    Plus délicate est la question, au-delà de ces grands principes, de la gestion au quotidien des relations avec les handicapés. De la compassion, parfois un peu trop condescendante, affichée naguère, à la négation de la différence où tendent de nombreux jeunes, il n’est pas toujours aisé de se situer. Pratiquement les questions en suspens  se posent à chaque moment de la vie : dois-je prêter le bras  à un aveugle ? élever la voix en réunion parce que siège un malentendant ?

 

     La Mission Handicap et Emploi a bien cadré le problème. Prenons le cas des malvoyants ou  des aveugles. Il s’agit tout à la fois de respecter leur autonomie, par conséquent  leur dignité, et de prendre en compte les difficultés de communication liées à leur différence.  Ainsi est-il utile de se présenter oralement devant la personne qui ne vous reconnaît pas visuellement. Si,  le long d’un parcours vers une salle de réunion ou un restaurant, des contrastes visuels sont aménagés ou si la personne utilise sa canne, inutile de lui saisir le bras. Pour indiquer le siège où prendre place, il suffit de poser la main du malvoyant sur le dossier de sa chaise sans en faire plus. Au restaurant on informera sans lourdeur le handicapé visuel sur l’ordonnance des différents ustensiles et accessoires ainsi que sur  le menu. Les nouvelles technologies augmentent enfin le confort des handicapés au travail. Ainsi de nombreux malvoyants ont-ils installé des écouteurs reliés à leur ordinateur, qui les informent à l’ouïe sur leur environnement.

 

     Le savoir-vivre envers et avec les handicapés ne demande pas plus qu’une bonne compréhension de ce qu’est fondamentalement la politesse : l’art de se mettre à la place de l’autre, de trouver l’accord qui élève les deux partenaires. C’est le contraire de la culture du conflit et de l’arrogance trop en vogue dans certains secteurs de l’économie.

 

    Disons-le haut et fort : la société ne fait pas acte de charité en imposant aux entreprises un quota d’handicapés. Elle les oblige à une réflexion sur leur responsablité sociale et sur leur pratique professionnelle. Il ya peu, j’ai visité une société qui se plaignait des contraintes de la loi, inadaptées, à l’entendre, à son métier, la restauration collective. En définitive, enquête faite, nous avons découvert que dans ces métiers, il y avait aussi place pour un certain type d’handicapés, les malvoyants, notamment en cuisine. Il suffisait de prévoir quelques aménagements et d’organiser  une formation complémentaire ad hoc. Personne n’y avait songé auparavant alors qu’en fait l’entreprise employait  déjà en cuisine ,sans en avoir pris conscience,  d’assez nombreuses  personnes souffrant de ce handicap.

 

    Pour en  savoir plus, consultez l’instructif et documenté rapport de Gilbert Montagné intitulé  L’inclusion des personnes aveugles et malvoyantes dans le monde d’aujourd’hui  (décembre 2007) en libre accès  sur le Net.

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 08:57

 

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LE DRESSCODE (le code vestimentaire)

 

   L’uniforme était jusqu’alors l’étalon du code vestimentaire professionnel. Les métiers d’autorité où l’individu fait un avec le corps dont il n’est qu’un élément le conservent avec rigueur : c’est le cas des militaires, des sapeurs pompiers, des policiers, des magistrats ou des avocats dans leur office. Ce vêtement se porte avec fierté et continue d’inspirer le respect. L’individu qui en est vêtu est néanmoins autorisé à  marquer sa différence par les grades ou distinctions qui peuvent l’orner.

 

   L’évolution la plus notable a touché le clergé lorsque les prêtres catholiques ont été invités à séculariser leur apparence. Cela ne s’est pas fait sans grincements de dents, on s’en souvient. Il est toutefois assez remarquable que la soutane, si ancrée dans les mœurs, se soit aussi vite effacée de notre paysage.

 

   Un assez grand nombre de professions restent fidèles au costume légué par la tradition. Ainsi en est-il des métiers de bouche, du boucher au pâtissier, du cuisinier au maître d’hôtel. A la fierté d’appartenance à un corps s’ajoutent, la plupart du temps, des raisons fonctionnnelles liées à l’hygiène, à la sécurité, à la propreté.

 

   Le code vestimentaire a-t-il disparu des autres catégories professionnelles ? pas du tout. Au contraire on constate son retour, son fort retour, mais sur de nouvelles bases.

 

  Chaque entreprise a tendance à fixer un « Dresscode » qui rappelle l’uniforme de nos pensionnats d’hier. Les femmes sont les premières visées. La grande distribution a fait disparaître sous la blouse des serveuses ou des caissières de grandes surfaces la disparité de leurs vêtements de ville ou leur apparence physique. L’affaire n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Dernièrement une grande marque a été poursuivie par des collaboratrices auxquelles on voulait imposer le port de la jupe.

 

          Au mois de décembre 2010, l’UBS (l’Union des Banques Suisses) a         défrayé la chronique en publiant un long Dresscode de 40 pages où                sont minutieusement décrits les vêtements, sous-vêtements et                      accessoires autorisés. Le nouage du foulard fait l’objet de croquis détailés et nul n’ignorera plus rien désormais des subtilités du maquillage arboré par les collaboratrices de la célèbre institution financière.     

  

 

   Les femmes ne sont pas les seules intéressées. Il n’est pas rare qu’un  patron s’impose et impose à l’ensemble de son personnel le port d’un vêtement identique sur un chantier. L’esprit d’équipe passe par l’uniformisation de l’apparence.

 

    Les professions prétendues supérieures connaissent le même phénomène mais sous une autre forme. Cela est très visible chez les cadres intervenant dans les métiers de la modernité : médias, nouvelles technologies, commerce… Costume noir près du corps, chemise blanche à col ouvert…

 

   Pourquoi les couleurs sombres dominent-elles le costume contemporain ? Le Dresscode de l’UBS déjà cité donne une interprétation intéressante :

 

   « Les  couleurs anthracite foncé, noir et bleu foncé, symbolisent la compétence, le formalisme, le sérieux.  Une appa   rence impeccable peut procurer une paix intérieure et un sentiment de sécurité. »

 

   A chacun d’apprécier l’argument. Quoi qu’il en soit, reconnaissons que   l’omniprésence du noir est la marque du temps. Autant les siècles antérieurs ont aimé la couleur, autant l’obscur l’emporte en tout et partout, les deux sexes confondus.

 

  Que penseront nos descendants de cette société en deuil permanent ? Difficile à prévoir.  

 

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 09:32

 

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L’EDUCATION NATIONALE ET LE SAVOIR-VIVRE

 

     La grande réforme de la rentrée est l’introduction du savoir-vivre dans les programmes scolaires. En effet nous apprend la Meuse , les autorités pédagogiques « ont décidé que tous les élèves du pays devraient suivre des cours de bienséance et de politesse, reconnaissant ainsi le problème posé par les mauvaises habitudes et l’individualisme ancrés dans une bonne partie de la société. »

 

     Les programmes ont été rédigés pour diminuer les incivilités et pour rappeler aux élèves les bases du vivre ensemble. « Les cours destinés aux élèves des  écoles primaires porteront sur les convenances, le respect des personnes plus âgées et les bonnes manières de table », a précisé le Ministère de l’Education sur son site Internet.

 

    Au collège seront enseignés « la courtoisie dans la conversation, comment bien se vêtir et les conventions à respecter lors des échanges par télephone et par e-mail ».

 

    Les lycéens, ajoute La Meuse,  se verront inculquer les règles de base pour bien se présenter ou se comporter dans une file d’attente. En effet parmi les incivilités les plus fréquemment relevées figurent certaines mauvaises manières « parmi lesquelles l’habitude de cracher, de pousser les autres ou de resquiller dans les files d’attente ».

 

    On peut s’étonner que ces mesures aient échappé aux grands supports de presse, aux enseignants et aux parents. Il faut dire à leur décharge que cette réforme se met en place à la présente rentrée, non en France, mais en Chine.

 

    Consolons-nous à l’idée que les incivilités dont se plaignent les Chinois n’ont sans doute plus cours dans notre pays…

 

    Loin de nous est cette grande époque de l’école laïque dont les instituteurs pensaient qu’il leur  appartenait d’apprendre  la politesse et les usages à leurs élèves. « L’enseignement de la morale constituait, écrit l’historien Jacques Girault, la grande caractéristique de l’écolier français au début du XXe siècle. » (Pour une école laïque du peuple !, Publisud, 2009)  Le maître donnait en quelques phrases les règles de bonne conduite à tenir. L’objectif de cet enseignement, expliquait  l’inspecteur général en charge des programmes, était que « le maître amène l’enfant à analyser sa conscience morale naissante, il la crée en l’aidant à l’analyser ». Quant aux contenus il abordaient « les devoirs de l’enfant envers les siens, envers  sa nation, envers les hommes, envers lui-même. » (Félix  Pécaut, L’ecole publique française, Syndicat national des Instituteurs, 1937)

  

    Les enfants détestaient-ils cette leçon de morale qui inaugurait la journée de travail ? Un instituteur du Tarn-et-Garonne, socialiste convaincu, témoigne : « La leçon de morale, souvent bâtie sur un récit ou un événement vécu retenait sans peine l’attention. »

 

   Il est probable que l’ardeur des maîtres et maîtresses d’école, que Charles Péguy avait baptisés en 1913, « les hussards noirs de la République », était inspirée tout autant par leur volonté d’œuvrer à la promotion sociale des jeunes, souvent issus des classes populaires, que par leur détermination à ne pas abandonner à l’Eglise le privilège de l’instruction « morale ». On parlerait plus tard d’ « instruction civique » par opposition à « l’instruction religieuse. »   

 

   Plaider pour un retour de la «leçon de morale » dans nos classes aurait sans doute peu d’écho dans notre pays aujourd’hui. Mais pourquoi ne pas parler de « civilité » puisque son antonyme « incivilité » a si bien pris, ou même de …savoir-vivre ?

          

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 10:22

 

 

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SAVOIR-VIVRE ET MANAGEMENT

 

    L’organisation du travail et le savoir-vivre sont en étroite interconnexion. Bien pensé l’aménagement des tâches peut considérablement favoriser non seulement les relations entre les collaborateurs de tout niveau mais aussi  la profitabilité de l’entreprise.

    Je prendrai pour exemple le cas d’une célèbre enseigne d’entretien et de  nettoyage  des bureaux. 

    Cette société, leader sur son marché, lançait, comme toutes ses pareilles à travers le monde, des brigades de femmes de ménage à l’assaut des locaux  professionnels dont elles traitaient, à la nuit tombée, les sols, les vitres et le mobilier. Tâche épuisante et peu valorisante avec une forte concentration d’étrangères récemment immigrées. La constestation gronde dans les équipes, non seulement à cause de la faiblesse des rémunérations mais aussi des difficultés matérielles et morales liées à l’activité : transports difficiles, absence de reconnaissance.

    Ce n’est guère mieux du côté des clients. Les personnels occupant les bureaux ne sont jamais contents, réclament pour un rien, accordent à peine , quand ils tardent le soir, un regard compatissant aux esclaves de la nuit. On esquisse tout juste, dans le meilleur des cas, un bonjour figé. 

     Dans ce pays du Nord de l’Europe, théâtre de cette histoire, on est traditionnellement  attaché à l’innovation sociale lorsqu’un problème est à résoudre et quand les parties en sont d’accord. Le fournisseur des services de nettoyage, ses grands clients, les syndicats se réunissent et décident de tenter une expérience. Désormais on nettoierait les bureaux pendant la période d’activité des entreprises, c’est-à-dire aux heures de bureau.

 

Quatre critères d’évaluation sont retenus pour juger à terme la pertinence de cette expérience :

Des relations entre le personnel de nettoyage et celui de l’entreprise se noueraient-elles ?

L’activité de nettoyage serait-elle la même ?

La contestation sociale diminuerait-elle  chez le personnel de nettoyage ?

Les réclamations diminueraient-elles chez le personnel du côté des entreprises ?

 

              Le résultat de l’expérience a été concluant au-delà de tout espoir.

Les relations enre les deux catégories de personnels ont pris la forme

d’une  convivialité partagée. On a appris à se saluer, à échanger. Chacun fait son travail dans le respect de l’autre. Il arrive très souvent que se développent des collaborations inattendues ne faisant pas partie des missions initiales (petits travaux de couture, repassage…)

     L’activité de nettoyage a elle-même changé. Les occupants des bureaux orientent volontiers les équipes de nettoyage vers leurs besoins spécifiques. Fini le récurage systématique et uniforme de tout. Chacun demande le nettoyage qui lui convient et à son rythme. On découvre que pas plus que chez soi on n’a besoin d’un nettoyage identique chaque jour.

     Les personnels de nettoyage, enfin considérés comme des travailleurs au même titre que les autres, ont développé entre eux , avec leur direction et sutout avec  les employés des bureaux des échanges où le savoir-vivre prévaut.

     Tout le monde est gagnant. En effet la société de nettoyage a constaté que ses clients, quand c’est eux qui décident, demandent en fait moins de services pour le même tarif. Ce qui a permis de revaloriser les salaires des femmes de ménage.

     Enfin s’est créé et développé un réseau de micro-entreprises à partir du talent de femmes de ménage qui se sont fait une clientèle privée parmi les personnels de bureau : cuisine, garde d’enfants, couture…Ce qui n’avait été à l’origine qu’une aide occasionnelle est devenu un métier. Il est à noter que la société de nettoyage comme les entreprises clientes ont encouragé cetté évolution en mettant à la disposition des néo-entrepreneuses des formules de micro-crédit adaptées à leurs besoins. 

     Le savoir-vivre est bel et bien une clé du management moderne.         

     

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 18:08

 

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LE SAVOIR-VIVRE DES COURRIELS

 

    Comment s’adresser à son interlocuteur quand on écrit un mail (courriel en français ) ? Les experts de la Nétiquette nous laissent sur notre faim. Ils édictent toutes sortes de recommandations éthiques sur la confidentialité des messages, mais laissent l’usage décider pour ce qu’on appelle traditionnellement les formules d’appel ou de politesse.

 

    Sophie de Menthon, dans son livre sur le savoir-vivre en entreprise, constate que les formules classiques, comme « Cher Monsieur », font ringard. Toutefois elle ne dit pas ce qu’il conviendrait d’y substituer puisqu’elle condamne tout de go le désinvolte « Bonjour » et encore davantage son avorton « bjr ».

 

    Un peu d’histoire va nous aider à y voir clair. Dans les débuts du téléphone, on s’est posé le même genre de question. Doit-on considérer le téléphone comme le descendant de la lettre ou celui de la conversation? Marcel Proust opte pour cette dernière solution et propose le néologisme « télephonage » calqué sur bavardage pour désigner le nouveau mode de communication. Finalement ce sera « coup de téléphone » ou « coup de fil ».Cette expression est le calque de "coup de plume".L’ancêtre est donc désigné : c’est la lettre.

 

    On en est au même point avec le mail : est-ce une lettre ou une conversation ? Le choix de « courriel » en français fait nettement pencher la balance du côté de l’écrit. Il est donc normal, lorsqu’on adresse un mail à quelqu’un, de le saluer comme on le fait généralement dans une lettre. Pour autant on ne donnera pas obligatoirement du «Cher Monsieur » ou du « Chère Madame ». Comme pour le courrier cela pourra être, selon les circonstances « Monsieur l’ambassadeur », « Mon amour », « Ma petite chérie », « Ma belle petite fille , etc.

 

    Il en est de même de la formule de politesse : « Veuillez agréer l’expression de ma considération distinguée », « Je t’embrasse tendrement », « Avec toute mon affection ».

 

  En revanche, si vous avez l’occasion d’écrire plusieurs fois dans la journée à la même personne, il serait absurde de répéter à chaque fois les formules de politesse. Le courriel devient alors un substitut de la conversation ou du téléphone, un simple échange de propos, souvent de questions et de réponses.

 

     Une des caractéristiques du courriel est l’économie du propos, autrement dit sa brièveté. Il garde quelque chose du télégramme, ce vieux cousin oublié. On écrit court, conscient que le destinataire aura à faire face à une myriade de messages. Dans ce monde où tout va vite, la rapidité est devenue une caractéristique de la communication efficace. En ce qui touche les formules de politesse, cela a une incidence. On écourtera sans risque de déplaire  le message qui deviendra : « Bien à vous », « Cordialement », « Amitiés ».  Pour autant le fameux « cdt » au lieu de « cordialement » peut paraître un peu léger et discourtois. Mais n’exagérons pas. Au XIXème siècle on inscrivait volontiers des sigles sur les cartes de visite :   « ppc » voulait dire pour prendre congé  , « pfc » pour faire connaissance, « pr » pour remercier.

 

    Gardons enfin cette loi en tête : rien n’est pire que d’écrire pour ne rien dire. De même qu’il y a des importuns qui ne vous lâchent pas au téléphone, il  existe des incontinents de l’e-mail. A fuir !     

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 10:58

 

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La dégradation des relations entre les personnes dans les entreprises se manifeste par des comportements discourtois, parfois même agressifs, qui inquiètent à juste titre les dirigeants, en, premier lieu les DRH.

    Quand je suis consultée à ce sujet, je ne suis pas longue à constater dans l’entreprise concernée des non-dits, des protestations muettes, qui relèvent du fameux « plafond de verre ».

    Je rappelle que cette expression, traduction du « glass celling » anglo-saxon, a commencé à fleurir en France à la fin des années 1980 en accompagnant la revendication des femmes à la parité en entreprise. On désignait ainsi à l’époque la mauvaise volonté des patrons à donner aux femmes les mêmes chances de promotion qu’aux hommes. Un « plafond de verre » semblait être installé au-dessus de la tête des collaboratrices, qui leur interdisait l’accès aux sphères supérieures de l’entreprise. De façon plus insidieuse, à un niveau inférieur de la hiérarchie, une discrimination de même nature se répéte : on préférera un homme à une femme pour diriger une équipe de représentants au motif qu’il serait plus disponible ou qu’il aurait plus d’autorité ( ?) ; dans le même esprit, on ne laissera pas une excellente secrétaire (« une perle ») progresser vers une fonction plus valorisante sous prétexte qu’elle serait devenue indispensable à son chef.    

    Depuis lors d’autres « plafonds de verre » se sont révélés. Parmi les plus communes, les discriminations qui frappent les personnes d’origine étrangère ou d’orientation sexuelle différente de la majorité, les handicapés, les gens de couleur… Autant de frustrations, de refoulements, d’injustices accumulées, qui pervertissent une entreprise dans un silence lourd et pesant. Cela ressemble à ces secrets de famille que tout le monde connaît et dont personne ne parle

    Un regard extérieur permet souvent de faire apparaître les « plafonds de verre ». Lesquels peuvent d’ailleurs se manifester de façon parfaitement  inattendue. Récemment je suis intervenue dans une entreprise qui caracole parmi les toutes premières dans le secteur doré des Nouvelles Technologies. Pas de sexisme : les femmes y sont peut-être même plus nombreuses que les hommes dans les fonctions de direction. Plus de 30% d’étrangers : aucun racisme latent. Alors quel est le problème de cette entreprise jeune et dynamique ? Justement son « jeunisme » (la moyenne d’âge y est de 30 ans). J’en ai eu la révélation en interrogeant une technico-commerciale, qui portait –d’ailleurs joliment – sa quarantaine : déprimée, elle refusait, me disait-on, de se rendre en clientèle. La raison de son désarroi : ses jeunes collègues, brillants et fringants, ne voulaient plus que la « vieille » les accompagne. A les écouter, elle représentait une image dépassée de leur groupe et de leur métier.

               Dans une autre entreprise, j’aurais découvert le contraire, à savoir des

          « vieux » barrant la route de jeunes.

              Le baromêtre de la courtoisie et de la civilité : un bon révélateur de  

          la santé d’une entreprise. On ferait bien d’y penser à l’heure où des

           collaborateurs de puissantes sociétés choisissent d’en finir avec leur vie.       

 

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  • Marie-France Lecherbonnier est  auteure, designer et conférencière. Elle anime des séminaires et formations continues en matière de Protocole et Savoir-Vivre en Europe, Asie et Afrique
Présentatrice du magazine télévisé « art de vivre »
  • Marie-France Lecherbonnier est auteure, designer et conférencière. Elle anime des séminaires et formations continues en matière de Protocole et Savoir-Vivre en Europe, Asie et Afrique Présentatrice du magazine télévisé « art de vivre »

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