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LE ROI DES BELGES : SON SERMENT, SA MISSION, SES RESIDENCES, SON ENTOURAGE.
L’abdication d’Albert II et l’accession de son fils Philippe au trône de Belgique : une belle opportunité pour rappeler les principes fondateurs de ce modèle en matière de « monarchie citoyenne ».
En quels termes le nouveau souverain prête-t-il serment ?
Le 9 août 1993, le roi Albert II a prêté serment dans les trois langues de la Belgique (français, flamand, allemand). Le texte français est le suivant :
« Je jure d’observer la Constitution et les lois du peuple belge, de maintenir l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire. »
Soulignons que le roi des Belges ne détient son mandat que de la volonté des Belges. Par conséquent, bien qu’héréditaire, l’accession au trône n’est pas automatique : d’où la puissante portée symbolique du serment par lequel le souverain s’engage devant ses compatriotes -en aucun cas ses sujets- à respecter les principes fondateurs du royaume.
Que signifient les trois couleurs de la bannière nationale ?
Les trois couleurs (noir, jaune, rouge) ont été fixées dès le Congrès national de 1830, berceau de la Belgique contemporaine. Elles figuraient déjà dans les bannières du Brabant, du Hainaut, de Flandre et de Namur. L’ordre constitutionnel des couleurs est rouge, jaune, noir. L’héraldique associe le rouge au sacrifice, le jaune à la maturité et à la prospérité, le noir à la force.
Le premier drapeau belge présentait les couleurs à l’horizontale. Elles ont été par la suite placées à la verticale pour, semble-t-il, rappeler l’attachement du pays au progrès. On considère en général que le placement horizontal des couleurs caractérise les régimes conservateurs.
Les couleurs ne sont hissées sur le palais royal que lorsque le roi y séjourne.
Les bâtiments publics pavoisent aux dates officielles : 1er mai (fête du travail), 5 mai (journée du Conseil de l’Europe), 8 mai (jour de la Victoire), 9 mai (fête de l’Europe), 21,22,23 juillet (Fête nationale), 11 novembre (Armistice) ainsi que pour l’anniversaire et la fête du Roi et pour célébrer la date anniversaire du mariage royal.
Quel est le sens de la devise « L’Union fait le Force » ?
« En adoptant la devise « L’Union fait la Force. », les fondateurs de la Belgique indépendante avaient conscience à la fois de notre diversité et de notre indispensable cohésion. Ils pensaient qu’au sein d’un pays, les régions dans leur légitime autonomie sont les parties complémentaires d’un tout et ne peuvent s’ériger en jalouses rivales. Ils savaient que fédérer, c’est unir dans la différence acceptée et non pas dissocier dans l’affrontement…C’est une des missions essentielles de la monarchie que de le rappeler sans relâche. » Baudouin, à l’occasion du 25e anniversaire de sa prestation de serment, le 31 mars 1976.
Quelles sont les résidences royales ?
Le roi travaille au palais, place des Palais, à Bruxelles. C’est en ce lieu qu’il exerce sa fonction officielle. Ce palais appartient à l’Etat qui le met à la disposition du roi et des membres de sa famille : ceux-ci y jouissent d’un bureau. Une partie de l’édifice est ouverte aux visites du public.
Les réceptions ont lieu au château de Laeken qui a abrité depuis 1831 tous les monarques belges. Plusieurs l’ont enrichi d’apports originaux dont les superbes serres de Léopold II. Laeken appartient aussi à l’Etat.
Comment est composée la Maison du Roi ?
Une centaine de personnes constitue « l’entourage » du Roi et de la famille royale, dont trente «dignitaires » qui en assurent l’encadrement.
La « Maison du Roi » s’est constituée de façon coutumière et est organisée selon la seule bonne volonté du souverain en exercice. Néanmoins il est d’usage de ne pas heurter le gouvernement par des nominations hors de propos et de respecter, dans sa composition, un équilibre linguistique et politique. Ce qui n’exclut pas la présence de fortes personnalités, souvent issues de la haute fonction publique, auprès du roi.
Quatre départements structurent la Maison du Roi : le département du grand maréchal de la Cour ; le cabinet du Roi ; la Maison militaire ; le service de la Liste civile.
Le grand maréchal de la Cour a préséance sur les autres chefs de service. Il est en charge des activités publiques du Roi et règle l’agenda de la Reine. Le chef du Protocole et le secrétaire particulier du Roi appartiennent à son service.
Le chef du cabinet du Roi assure la liaison avec le gouvernement et l’ensemble du monde politique. Les questions administratives et les relations internationales sont également de son ressort. Il en est de même des recours en grâce, des distinctions nobiliaires et honorifiques et du service de presse.
Le chef de la Maison militaire, un gradé de haut rang, veille aux questions de défense nationale. Sa présence aux côtés du Roi rappelle que le souverain est le garant de l’intégrité nationale et assume, de façon au moins officielle, la fonction de commandant en chef. La Maison militaire a la haute main sur les aides de camp du roi, les officiers d’ordonnance et la garde de palais. D’autres spécialités lui incombent : le système informatique du Palais… et les relations avec les sportifs.
L’intendant de la Liste civile gère les moyens financiers mis à la disposition du souverain par l’Etat. Il est responsable de l’entretien du palais de Bruxelles et du château de Laeken et assure les achats de même que les dépenses salariales et logistiques.
© Marie-France Lecherbonnier