Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 11:23

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

PORTER OU NON UNE CRAVATE ?

 

Un incident anodin m’a interpellée. Lors de son faux-vrai retour en politique, le 8 juillet 2013, l’ancien président de la République a rassemblé les cadres de l’UMP autour de lui pour affronter l’épreuve infligé par le Conseil Constitutionnel,  l’annulation de ses frais de campagne, qui génère une dette de quelques onze millions d’euros.

L’incident dont je parle a trait à la liberté prise par certains dirigeants de l’UMP, de ne pas porter de cravate à cette occasion. Parmi les coupables de ce crime de lèse-majesté figurent des personnalités aussi éminentes qu’Alain Juppé ou Bruno le Maire.

La presse  s’est émue de ce négligé vestimentaire et y a vu malice et irrespect, ce d’autant plus que l’ancien hôte de l’Elysée était, parait-il, à cheval sur le port de la cravate.

Il me serait facile de voir dans l’attachement de  Nicolas Sarkozy à cet accessoire du costume masculin un hommage à cette Europe centrale où plongent les racines de sa famille. Ne sont-ce pas les cavaliers  croates (le mot cravate est une déformation de « croate »)  qui ont introduit, sous Louis XIII, le port d’une écharpe blanche que la Cour adoptera ensuite tandis que sera donné le nom de Royal Cravate à ce régiment de cavalerie légère ?  

Je pourrais aussi rappeler que la cravate a gagné ses lettres de noblesse avec Louis XIV, créateur, en 1669, de la fonction de Cravatier, un écuyer exerçant auprès du  Grand Maître de la Garde Robe.

L’histoire tourmentée de la cravate est faite de modes successives qui la voulurent parfois réduite à quelques rubans noirs retenant également les cheveux derrière la tête, parfois opulente et bouffante à la fin de la Révolution, parfois emberlificotée et complexe comme l’arborait le dandy Brummel. Ne parlons pas de ce trublion, apparu au début du 20ème siècle, le nœud papillon. Et la famille ne s’arrête pas là : la lavallière, l’ascot, la cravalière, le 7 plis…

Ne parlons pas non plus des innombrables nœuds inventés par ces messieurs qui ne se sont pas contentés du nœud double, appelé le Windsor. Citons pour mémoire : le nœud Onassis, le nœud Victoria, le Saint-André, le Cavendish, le Balthus, le William Thomson…Le parfait homme du monde est censé  savoir nouer sa cravate selon différentes façons à chaque occasion. Encore de nos jours, certaines firmes - banques, assureurs, commerces de luxe-  ne sont pas avares d’instructions envers leur personnel masculin : le Four-in-Hand et le Windsor simple conviennent aux cols jacquard, button-down et anglais. En revanche le collaborateur corpulent doit éviter tout nœud mince. Il choisira de préférence un Windsor double, bien en harmonie avec le col écarté ou cutaway.  

Mais pourquoi avoir accordé depuis plusieurs siècles autant d’intérêt à ce ruban de cou ? à ce collier textile ? à cette frivolité (rejetée, ne l’oublions pas par d’autres civilisations) ?

Les pragmatiques diront à juste titre que les hommes ont toujours pris soin, du moins en Occident, de protéger leur gorge. Il ne s’agit pas seulement de pudeur. Les auteurs anciens insistent aussi sur la protection physique constituée par la cravate, la cornette, le  plastron, la  fraise, le jabot ou le rabat.

Les férus de psychanalyse ont détecté un symbole phallique dans ce nœud soutenant une verge qui n’ose pas dire son nom. Une femme exhibant une cravate ne passait-elle pas naguère pour révéler une propension à la virilité ?

Je verrais plutôt pour ma part dans la cravate un symbole militaire, tout droit issu de son origine croate. Un objet ne se départit jamais complètement de sa signification initiale. Et je voudrais à ce propos rappeler que le drapeau, que l’étendard est orné d’une cravate, ornement de soie, long et étroit, garni de franges, qu’on attache en forme de rosette à la lance d’un drapeau , et dont les bouts sont pendants.     

« Un  homme sans cravate est-il prêt à partir au combat ? », s’est sans doute interrogé le bouillant Nicolas Sarkozy,  prêt à enfourcher son destrier, quand il vit autour de lui ses partisans, la gorge au vent.

 

© Marie-France Lecherbonnier  

Partager cet article
Repost0
28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 12:14

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

Mflecherbonnier@hotmail.fr

COMMENT REDIGER UNE INVITATION OFFICIELLE ?

Les invitations officielles sont un vrai casse-tête, chacun le sait et il faut beaucoup de méthode pour résoudre les problèmes protocolaires posés, qu’il s’agisse de cérémonies, d’inaugurations ou de réceptions.

 

Lettre ou carton d’invitation ?

De façon générale les hautes personnalités ne sont pas conviées par carton d’invitation mais par lettre. L’histoire du Protocole abonde en anecdotes à ce sujet.  La plus célèbre concerne  un président de la République colombien qui a refusé de se rendre à une invitation officielle du Président François Mitterrand au motif qu’il avait été convié par simple carton d’invitation.

En plus et en amont des lettres, il est souhaitable de rendre visite aux autorités dont on souhaite la présence, voir la présidence. En région, le Préfet mérite toutes les attentions. En effet, en l’absence d’un membre du gouvernement, il est le plus haut représentant de l’Etat. C’est souvent sous ses auspices qu’ont été préparés les dossiers administratifs et financiers ayant abouti à la cérémonie publique faisant l‘objet de l’invitation.

Dans le cas particulier d’un jumeIage,  la présence des autorités étrangères est quasi indispensable. Donc il faut prévenir très en amont l’ambassade ou le consulat du pays de la ville jumelle pour l’inviter à participer à cet évènement. Permettez-moi à ce sujet de vous recommander une parfaite utilisation des titres  à l’égard des diplomates et des consuls en général très sourcilleux à cet égard !

2. Quel protocole suivre ?

Le plus simple pour éviter un impair est de vous procurer la liste protocolaire de votre département. Elle figure en préfecture. Vous pouvez aussi vous référer à la liste des préséances  que vous trouverez sur le site de Légifrance. (décret 89-655 du 13 septembre1989) Veillez à ce que ce soit bien le dernier état du décret périodiquement modifié. Attention ! L’ordre des préséances varie en France selon les régions concernées : Paris, province, Dom-Tom.

Lorsqu’un élu détient plusieurs mandats, par exemple un député-maire, il figure sur le carton au rang que lui attribue son titre le plus élevé.

3. Comment rédiger les cartons d’invitation ?

Sur un carton d’invitation figurent nécessairement :

   -Les noms des personnalités ayant la préséance avec la mention « Sous le Haut  patronage de.. »

 -Les autorités invitantes

-Le lieu et la nature de la réception

-La date et l’horaire

-Les formules traditionnelles d’invitation sont  «  serait très honoré de votre présence à… », « a le plaisir de vous inviter ou de vous convier à… »

Quelques conseils utiles :

-Faites préciser par tous les partenaires qui est le responsable de la rédaction de l’invitation afin que les uns et les autres ne se répandent pas ultérieurement en vaines réclamations ou n’envoient pas des invitations séparées.

-Lorsque l’invitation émane d’une seule autorité invitante, la rédaction du carton d’invitation n’est pas difficile. En revanche la situation se complique lorsqu’ interviennent plusieurs puissances invitantes. Il faut alors en référer aux chefs de cabinet des exécutifs concernés qui débattront souvent longuement de la question ! L’ordre protocolaire des collectivités est le suivant : le représentant de l’Etat (ministre, préfet ou sous-préfet), le président de la Région, le président du Conseil général, le maire de la commune.  Bien que l’importance des financements ne doive pas en principe influer sur l’ordre des préséances, l’usage veut que si l’une des instances a assuré la maîtrise d’œuvre ou la plus grande partie du financement, elle se voie attribuer la deuxième place après l’Etat.

-Toutes les collectivités ayant participé au financement de l’événement ou de l’équipement ont droit à figurer sur le carton. L’Etat y figurera plusieurs fois si plusieurs de ses services y ont participé.

-Le 3ème ou le 5e invitant figurera au centre de la ligne, ce qui le rend plus visible : cette mise en page lui fera accepter son rang protocolaire inférieur.

-La mention « En présence de… » signale la présence d’une personnalité qui honore la manifestation de sa notoriété sans y avoir financièrement contribué. La mention « Sous le parrainage de …» ou « Sous le haut patronage de… » s’applique à de très hautes personnalités qui, en général, ne seront pas physiquement présentes.

-La tenue vestimentaire ne figure pas sur un carton d’invitation pour une cérémonie publique.

-Pour un jumelage le carton d’invitation doit être imprimé dans les deux langues.   

-Par qui faire valider un carton d’invitation ? Ne faites jamais  imprimer un carton d’invitation avant d’avoir eu le retour des personnalités y figurant. Et faites-leur valider le carton, ainsi que l’orthographe des noms et l’exactitude des titres, par écrit. Aujourd’hui on recourt à la fonction « répondre à tous » du courriel.

 

 

© Marie-France Lecherbonnier

Partager cet article
Repost0
13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 12:09

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

PROTOCOLE ET ARCHITECTURE : LES LIEUX DE JUSTICE

 

La justice, à l’instar de la religion, s’accompagne dans tous ses actes d’un lourd protocole dont les lieux de justice, le palais et la salle où se prennent le décisions, constituent le symbole magistral. Où prend racine et que signifie ce protocole ancestral ?

 

Une image d’Epinal s’est gravée dans la mémoire collective : Saint Louis, le roi Louis IX,  rendait la justice sous le ramage d’un chêne. La force et la pérennité de cette représentation ne tiendraient-elles pas au fait que dans toutes les civilisations, l’image de la justice associe la figure du juge à celle de l’arbre ? En effet l’homme qui rend la justice effectue un geste sacré et il semblerait que la symbolique de l’arbre qui puise son énergie vitale dans les profondeurs de la terre pour la projeter dans le ciel, doive inspirer la bonne résolution à l’homme qui est amené à prendre la décision majeure de condamner, voire de mettre à mort, un semblable.

 

La justice, en soi est sacrée. N’oublions pas que sur le tympan de nos églises figure la scène du Jugement dernier avec un Dieu qui sauve et qui condamne. Le palais de justice n’a-t-il pas d’ailleurs copié l’architecture religieuse ? On l’a souvent appelé le Temple de la justice. Placé comme l’édifice religieux au centre de la cité, il ne s’en distingue que par l’absence de clocher, donc par le refus de la transcendance. Pour le reste, il se veut massif, imposant, majestueux. Si aucune éminence naturelle ne le prédispose à dominer la ville, il est orné de marches qu’il faut gravir pour accéder à ses galeries et à ses salles d’audience. « Monter les marches du palais » veut dire, pour le prévenu, gravir les premières marches de son supplice. S’il est condamné à la peine capitale, il montera encore les marches de l’échafaud…Anecdote : même à Cannes, avant de se rendre dans la salle où seront rendues les décisions du jury, les vedettes du petit écran  « montent les marches » du Palais du Festival.

 

Puisque nous en sommes aux questions de vocabulaire, restons-y un moment. Les juges ont, au Moyen Age, quitté leur arbre tutélaire pour s’enfermer dans un petit parc clôturé, le « parquet »v (le petit parc). On aura reconnu un terme familier à l’ordre judiciaire contemporain. Dans la salle où se rend la justice, un barre sépare le public du lieu inviolable où siègent les jugent. La « barre » a donné naissance au mot « barreau », qui désigne le corps de la défense.

 

Au-delà du vocabulaire, le vêtement judiciaire, avec ses toges et ses robes, ainsi que ses postures relèvent du cérémonial religieux. Durant l’audience alternent des séquences « assis/debout » comme à la messe. Les juges entrent « en procession » dans la salle…

 

Deux matières constituent le lieu de justice. La bâtisse, de même que celle de l’édifice religieux, est construite en pierres massives,  donne une impression de solidité inébranlable, suggère un roc. En revanche dans la salle d’audience prédomine le bois, ancien et durable souvenir des antiques arbres de justice.

 

Quand on y regarde de plus près, on voit bien que la salle de justice ressemble à s’y méprendre à l’intérieur d’une église. Dans le lieu sacré siègent les juges de même que les prêtres officient dans le chœur. Le public se tient face aux officiants. La figure centrale est celle du Président qui, à l’instar de la figure divine de nos tympans, va décider qui, de l’accusation ou de la défense, située de part et d’autre de l’espace, l’emportera.

 

On aura remarqué que la circulation des parties dans la salle de justice américaine est beaucoup plus libre que dans son homologue en France. On y a vu l’expression d’une conception différente de la citoyenneté, donc du droit des individus. C’est exact. Il faut aussi y voir l’héritage de deux traditions religieuses. La France rend la justice au nom de la souveraineté nationale, qui s’est substituée à la vérité du dogme : les parties exposent leur point de vue et le juge « tranche »  Les Etats-Unis font référence aux principes fondateurs du protestantisme qui mettent en œuvre une dialectique subtile entre liberté individuelle et conscience collective : les parties débattent et s’opposent, le juge « arbitre ».

 

On l’aura compris à travers cet exemple : le protocole n’est pas l’art de disposer les petits fours sur un plat, il est la manière dont une civilisation donne forme et sens à des questions d’anthropologie universelle.

 

 

 

© Marie-France Lecherbonnier

Partager cet article
Repost0
31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 20:21

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

LA POLITESSE EN 300 TESTS :   QUESTIONS DE POLITESSE  LE NOUVEAU LIVRE DE MARIE-FRANCE LECHERBONNIER 

Chaque jour je reçois plusieurs centaines de questions émanant des visiteurs de mon blog. J’ai choisi les 300 plus fréquentes pour y répondre de façon précise et détaillée. Ce travail est désormais à la disposition de tous sous la forme d’un livre, Questions de Politesse, qui vient d’être publié par les Editions Nomad. Il est disponible en librairie et sur les sites commerciaux d’INTERNET.

J’ai regroupé les questions sous les 10 thèmes suivants :

POLITESSE

Nul ne résiste aux petites attentions du quotidien : bonjour, merci, pardon…La politesse donne de la souplesse dans les relations, jette un pont vers les autres. Comment saluer un inconnu ? Comment se présenter ? Quand s’effacer devant une autre personne ? La politesse pose ses pièges en tout lieu,  au coin de la porte, dans l’escalier, dans l’ascenseur. La solution ? Avoir le bon réflexe au bon moment. Il faut savoir quand il convient de  frapper à une porte avant d’entrer, quand attendre que l’on vous tende la main…Plus subtil encore : les situations où il faut faire preuve de diplomatie : comment refuser avec politesse, comment donner des ordres avec courtoisie, comment prendre congé, savoir jongler avec le tu et le vous…Vous voulez vous faire des amis ? Un seul bon génie : la Politesse.           

TABLE

Rien de plus naturel que de dresser une table : le couteau à droite de l’assiette, la fourchette  à gauche…Certes au quotidien les gestes se font tout seuls. Mais, dès que l’on a des invités, le jeu se complique. Dans quel ordre placer les verres, où mettre le pain et les serviettes, à quelle distance espacer les couverts ? Et, nos chers invités, comment les placer ? Où est la meilleure place ? Comment ordonner le plan de table ? De plus, il faut bien leur donner à manger et leur servir à boire. Comment leur présenter les plats ? On sert  par la gauche ou par la droite ? Quels sujets de conversation éviter ? Comment réparer une gaffe ? Autant de questions qui font de votre table le révélateur de votre savoir-vivre: vous n’aurez droit à la médaille de maître ou de maîtresse de maison que lorsque vous saurez orchestrer vos dîners !  

RECEPTIONS

Recevoir, ah ! Le délicieux casse-tête ! L’art de mettre les petits plats dans les grands n’est pas chose aisée. Mais quel plaisir quand on réussit à accueillir ses invités en parfait accord avec le rituel des bons usages ! Un vrai chemin du combattant ou de la combattante. Cela commence par la rédaction et l’envoi des invitations dans les temps, dans les formes. Et c’est le grand  jour avec ses amabilités, ses fleurs, sa courtoisie de chaque moment. Accueillir, présenter, saluer, remercier : chaque geste, chaque mot compte. Et commence le repas. Pas question de faillir aux préséances,  aux manières  de table, à l’art  de la conversation. L’hôte et le convive ne pensent qu’à jouer au mieux leur rôle. Encore faut-il en connaître les codes. Et ce sont des interrogations toutes bêtes qui se posent à moi si je reçois et quand je suis reçu(e) : comment je m’habille, à quelle heure arriver, quel cadeau apporter, comment refuser, comment remercier. En un mot, comment me comporter ?    

FORMULES D’APPEL ET DE POLITESSE 

On n’écrit pas chaque matin au président de la République, à un ambassadeur ou à un préfet. Encore que cela puisse arriver… Alors, autant savoir comment faire. Les formules d’appel et de politesse ne s’adressent pas seulement à ces hautes  personnalités. Elles font partie de la vie de tous les jours. Comment commencer une lettre ?  Par quelle formule conclure ?  Comment engager un dialogue avec un élu, un magistrat, un militaire ?   Les Français ne sont pas aussi à cheval que d’autres peuples latins sur le bon usage des titres. Néanmoins ils restent chatouilleux. Ils disposent d’une gamme impressionnante de termes qui ont chacun un sens précis. Une dame peut-elle  adresser des sentiments à un homme ? Quelle nuance entre « Veuillez agréer » et « Veuillez recevoir » ? Dit-on « maître » à un avocat rencontré dans la rue ? Appelle-t-on « Monsieur le Curé » tout prêtre, « Ma sœur » toute religieuse ? « Mes respects, mon général » ou « Mes devoirs, mon général » ? Bien cordialement vôtre, chers lecteurs !

MARIAGE ET CEREMONIES PRIVEES

La bague au doigt, le voile de la mariée, les demoiselles d’honneur, le cortège nuptial dans l’église, les jolies photos, l’émouvant souvenir de ce qui reste aux yeux de beaucoup le plus beau jour de leur vie… Les cérémonies familiales gardent leur charme d’antan. D’abord ce sont toutes sortes de préparatifs à régler avec minutie. Où se marier ? Comment rédiger les faire-part ? Qui inviter ? Quelle tenue porter ?   Ensuite viennent la cérémonie et le repas de mariage à organiser étape par étape. Et les protestants, les musulmans, les juifs, comment font-ils, comment se comporter lors de cérémonies étrangères à sa propre tradition ? Le savoir-vivre moderne suppose que l’on soit à l’aise lors de baptêmes, de mariages, d’obsèques relevant de toutes les religions actives dans notre pays. Naître, s’unir, mourir : un langage universel aux couleurs et aux accents multiples.         

PROTOCOLE

Du protocole le général De Gaulle disait qu’il était l’ordre dans la République. On ne peut pas dire mieux ! Pas la peine de vous disputer les places dans les tribunes ou à table, Messieurs et Mesdames les élus. Tout est écrit à l’avance. Qui doit parler avant l’autre lors d’une allocution ? Qui s’assoit à droite ou à gauche ? Qui coupe le ruban lors d’une inauguration ?  Quel élu a le pas sur un autre ? Quel véhicule a droit à une cocarde ? Dans quel ordre disposer les drapeaux sur un édifice ? La République a tout prévu. Enfin presque tout. Il faut savoir aussi improviser de temps en temps. Que faire d’une personnalité religieuse, d’un artiste renommé, d’un invité étranger, d’un duc ou d’un comte ? Quelles entorses le Protocole peut-il admettre sans sourciller ? La République sait se montrer bonne fille quand on la courtise gentiment.       

CORRESPONDANCE

Les paroles s’envolent, les écrits restent…La conversation n’engage que celui ou celle qui veut bien y prêter oreille. Une lettre, c’est autre chose. Elle survit au temps, elle peut être exhumée à tout moment. D’où les mille soins traditionnellement pris à son égard. Quel papier choisir ? Comment la plier dans l’enveloppe ? Comment la signer ? Comment rédiger l’adresse ? Et quel éventail de cas offre la correspondance ! De la lettre personnelle à la lettre administrative se déploient toutes sortes de modèles. Et chacun a son code. Comment écrire une lettre de félicitations ? Comment exprimer ses vœux ? Comment recommander quelqu’un ? Comment présenter une lettre de motivation ? Le support peut changer selon les usages. Quand utiliser plutôt une carte de visite personnelle ? Une carte de visite professionnelle ? Quand rédiger une carte à la première personne ? à la troisième personne ? Subtilité finale : avec quoi écrire ? Avec stylo à encre ou un stylo-bille ?  Quand faut-il écrire un message à la main ? Une lettre est toujours un miroir. Attention au graphologue !

NETIQUETTE

La Nétiquette, le code de la route de l’Internet. Un terme composite formé de Net, Ethique et Etiquette. La Nétiquette sert de boussole aux Internautes, fixe les devoirs et les droits de chacun. A qui appartient un message électronique ? A-t-on le droit de transmettre à un tiers tout message reçu ? Comment protéger son droit d’auteur ? Un patron ou un directeur d’école peut-il consulter le courrier électronique de ses employés ou de ses élèves ? La Nétiquette a également  son langage graphique, ses « émoticônes» et ses acronymes. Comment exprime-t-on sa colère, son ressentiment, ses émotions ? Quand un message entre-t-il dans la catégorie des spams ou des pourriels ? Quels propos sont interdits dans les courriels ou dans les forums de discussion ? Enfin il y a ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Peut-on envoyer un message à toute heure du jour ou de la nuit ? Ecrire  un courriel de plusieurs pages ? On n’a jamais autant écrit que de nos jours : la Nétiquette, c’est l’art de la correspondance contemporain.

SAVOIR-VIVRE PROFESSIONNEL

Le savoir-vivre, la clé de la réussite professionnelle ? N’exagérons pas. Néanmoins l’idée s’installe que des relations humaines apaisées favorisent les rapports avec les collègues, les supérieurs, les clients. Comment accueillir un nouveau collaborateur ? Un visiteur ? Un étranger. Comment gérer un déjeuner d’affaires ? Tout est question de doigté et d’expérience qu’il s’agisse de la conduite d’un entretien ou de son comportement au téléphone. Que ne faut-il pas faire en réunion ? Quel ton adopter lors d’une communication orale ? Il faut aussi tenir compte des règles écrites, celles qui figurent dans le règlement intérieur et celles auxquelles la jurisprudence a donné force de loi. A-t-on le droit de recevoir du courrier personnel sur son lieu de travail ? A-t-on le droit de manger à côté de son ordinateur ? Peut-on se vêtir à sa fantaisie pour aller travailler ? Le bon sens saupoudré d’expérience et de droit, un cocktail efficace.

SAVOIR-VIVRE INTERNATIONAL

Les étrangers que nous recevons ou qui nous reçoivent chez eux ne partagent pas nécessairement  nos manières en toute chose. Certains seront sensibles aux titres et au décorum, d’autres à la simplicité. Dans quels pays convient-il de faire des cadeaux à ses hôtes ? Où l’éviter à tout prix ? Quels sujets de conversation privilégier ici ou là ? Cela ne s’invente pas. Il faut se renseigner aux bonnes sources pour ne pas commettre un terrible impair.  Comment se comporter au restaurant en Chine ? Comment saluer quelqu’un en Inde ? Dans quel pays accepter de participer à un bain avec ses hôtes ? Que représente la notion de face au Japon ?  Nos voisins européens ne sont pas les derniers à cultiver leurs particularités. Un dîner à l’anglaise n’est pas un dîner à la française, on ne se présente pas de la même façon en France et en Allemagne. Soyons cosmopolites !  

Marie-France Lecherbonnier , Nomad éditions 2013.

 

 

Partager cet article
Repost0
18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 19:04

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

LE SERVICE DU PROTOCOLE FRANÇAIS. FONCTIONNEMENT ET  ATTRIBUTIONS

  

  

LA STRUCTURE DU SERVICE DU PROTOCOLE

  

Il n’y a en France, qu’un « chef du Protocole », assisté d’une quarantaine de collaborateurs. Ce modèle n’est pas celui qu’on retrouve toujours ailleurs. Les services du Protocole sont souvent dissociés à l’étranger, avec d’une part le Protocole de la Présidence ou, de la cour, d’autre part celui du gouvernement.

La Belgique ne compte pas moins de 4 services du Protocole qui sont affectés au Palais royal (activités de la Cour), au ministère des Affaires étrangères (visites officielles et coopération internationale), ministère de l’Intérieur (cérémonies nationales) et au ministère de la Défense (cérémonies militaires). Le Protocole du Palais royal est dirigé par le Grand Maréchal de la cour-Maître des Cérémonies de la cour qui s’occupe de toutes les activités de la cour.

 Au Royaume-Uni, les fonctions sont partagées entre un chef du Protocole de la reine et un chef de protocole du Foreign office. Le comte grand Maréchal de la cour ; le grand intendant du Palais royal ; le lord chambellan de la Maison royal.

En Espagne, ils sont trois : le chef du Protocole du roi,  celui du Premier ministre et le chef du Protocole du ministère des Affaires étrangères (chargé d’harmoniser le protocole des provinces).

Le chef du Protocole est choisi en France par le président de la République à qui sont présentés trois noms d’ambassadeurs susceptibles d’être retenus par lui. Il est arrivé que l’épouse du Président ait son mot à dire…

Le chef du Protocole, bien qu’il officie au quai d’Orsay, entretient néanmoins des relations de proximité permanente avec le chef de l’Etat. Personnage central du dispositif élyséen, il assure  la continuité d’une présidence à l’autre. François Mitterrand s’est appuyé sur  le chef du Protocole de Valéry Giscard d’Estaing. Jacques Chirac a suivi son exemple.

Le mérite des anciens chefs du protocole est souvent reconnu par l’attribution de grands postes diplomatique. L’ancien chef du Protocole de Valéry Giscard d’Estaing, l’ambassadeur Mérimée,  a ainsi rempli une brillante carrière (Australie, Inde, Maroc, Nations Unies, Rome …).

 

COMMENT EST ORGANISE LE SERVICE DU PROTOCOLE ?

 

Le Service du Protocole compte le  Cérémonial, trois sous directions et un bureau.

 

Ses 110 agents servent l’Etat sous la responsabilité du chef du Protocole et de son adjoint. Ils sont répartis entre  trois sites (Quai d’Orsay, Invalides et Palais de l’Elysée).

Selon  le décret du 26 décembre 2007, le chef du Protocole, qui a le rang d’ambassadeur,  a pour charge de « diriger les services chargés d’assurer le protocole du président de la République, du premier Ministre et du ministre des Affaires étrangères et de veiller à l’application en France des privilèges, immunités et franchises diplomatiques et consulaires ».

Sous la direction effective du chef du Protocole et du chef adjoint, le Cérémonial, animé par un sous-directeur et fort de 40 agents, est chargé en France des visites des chefs d’Etat de même  que des ministres et personnalités étrangères.

Le chef du protocole suit personnellement les déplacements du Président de la République, le  chef adjoint ceux du  Premier ministre et du Ministre des Affaires étrangères.

La cellule élyséenne  comprend un coordinateur, un conseiller des Affaires étrangères, 4 agents et un secrétariat. En dehors des voyages cette cellule s’occupe de tout ce qui touche au  protocole de la présidence : accueil, plans de table, échange de cadeaux…

La  cellule Invitations  assure la gestion  des invitations, le suivi des réponses, l’organisation des  plans de table pour toutes les réceptions organisées par le ministre des Affaires étrangères ainsi que pour les rencontres internationales qui ont leu à l’hôtel Matignon.

La sous-direction des  privilèges et immunités diplomatiques gère  les titulaires étrangers de passeports diplomatiques, les ambassadeurs accrédités en France et les représentants permanents, les chefs de missions étrangères auprès des organisations internationales ayant leur siège en France. Les consuls généraux et les consuls.

 35 000 personnes résidant  en France jouissent d’un statut spécial si on ajoute aux précédents les agents des missions étrangères accrédités auprès des organisations internationales ayant leur siège en France (Unesco, OCDE, Interpol, Conseil de l’Europe…) et les fonctionnaires internationaux de ces mêmes organisations.

Le bureau des distinctions honorifiques gère l’attribution des distinctions honorifiques aux personnalités étrangères et, après avoir consulté la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur, donne aux Français le droit d’accéder aux  décorations étrangères.

 

Dans la pratique, le service du Protocole emploie 80% de son temps à organiser des voyages et des réceptions de visiteurs. Ses responsables se comparent de façon plaisante à un tour opérateur. Ce métier n’a plus grand chose à voir avec celui du grand-maître des cérémonies de l’Ancien Régime. Il s’est fortement spécialisé dans la logistique des déplacements. Activité qui concerne les voyages du chef d’Etat et du chef de gouvernement à l’étranger, ainsi que les réceptions en France de personnalités d’égal niveau.

 

© Marie-France Lecherbonnier

Partager cet article
Repost0
6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:27

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

UNE FORMATION AU PROTOCOLE EN AFRIQUE : Marie-France Lecherbonnier au Gabon

 

L’émergence des pays africains sur la scène internationale, le développement de la diplomatie et l’intensification des relations commerciales se traduisent par la nécessité de former les nouvelles générations au Protocole.

 

Nous avons eu le plaisir d’animer, Bernard Lecherbonnier et moi, une importante formation au Savoir-Vivre et au Protocole, à Libreville (Gabon) du 20 au 30 avril.

 

Cette formation s’adressait à des cadres de l’Administration, du Secteur Privé et de l’Armée.

 

En 40 heures de cours, suivis d’ateliers, nous avons effectué une mise à niveau dans les domaines de l’Accueil, des Relations Sociales et du Protocole (sous ses quatre formes canoniques : diplomatique, parlementaire, judiciaire, militaire).

 

La réussite du Service Public comme celle de l’Entreprise Privée repose aujourd’hui sur la qualification du personnel et la formation permanente.

 

Aussi le problème basique est-il de bien accueillir les usagers ainsi que les clients. C’est également un facteur de réussite et de bien être pour le personnel.

 

La question de l’accueil est étroitement liée au Savoir-Vivre et au Protocole. Concrètement il faut savoir maîtriser les règles de politesse, les relations avec la hiérarchie et comprendre l’organisation d’une société.

 

Nous avons insisté à cet égard sur l’importance des usages traditionnels et sur l’émergence de nouveaux usages liés à l’évolution des mentalités et des technologies modernes. Il est certes utile de connaître les formules de politesse de la correspondance, mais il faut aussi savoir quels sont les usages pour échanger des e-mails ou pour participer à des forums sur Internet.

 

Nous avons partagé pendant une semaine une belle expérience avec un groupe de stagiaires passionnants issus de divers secteurs d’activité. Nous avons mesuré leur désir de réalisation personnelle et leur volonté de progresser et de faire progresser leur pays.

 

Le plus important pour eux est d’avoir entre les mains des outils de communication bien faits et vraiment utiles.

 

Je retiendrai avant tout la qualité des échanges qui ne s’est jamais démentie, malgré un programme chargé et exigeant.

 

Je veux aussi remercier les témoins qui ont bien voulu illustrer cette session pionnière de leur remarquable expérience. L’Afrique a compté et compte encore de très grands chefs du Protocole. Deux des plus compétents ont bien voulu illustrer ce séminaire de leur expérience, notamment en matière de Cérémonial.

 

A chacun, à tous, je souhaite la réussite qu’il mérite.

 

Marie-France Lecherbonnier

 

Libreville, le 29 avril 2013

 

 

img224 (3) gabon union


Partager cet article
Repost0
19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 16:49

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

LA VISITE D’ETAT EN FRANCE.

 

Sommet de l’art protocolaire, la visite d’Etat consiste à recevoir avec la plus grande solennité le premier personnage d’un pays que l’on veut honorer particulièrement. Les visites d’Etat en France, marquées par un somptueux dîner à l’Elysée, sont parmi les plus réputées et les plus recherchées. Certaines laissèrent une marque dans l’histoire. Par exemple celles d’Elizabeth II en 1957, de J.F. Kennedy en 1961,  de Mandela en 2007.    

 

 Les visites d’Etat  se préparent 3 ou 4 mois à l’avance et donnent souvent lieu à des négociations serrées, chaque hôte de la France désirant recevoir des marques d’estime exceptionnelles. Du fait de leur rareté, cinq à six par an,  et de leur caractère éminemment symbolique, elles mobilisent un dispositif lourd tout au cours de leur déroulement, qui suit un programme fixe : accueil au pavillon d’honneur de l’aéroport d’Orly (parfois, mais cela est moins prisé, à Roissy),   trajet en hélicoptère jusqu’à l’esplanade des Invalides, hébergement à la résidence de Marigny, entretien avec le Président français à l’Elysée, dîner d’Etat au palais présidentiel, réception à l’hôtel de ville de Paris.

 

La tradition est généralement respectée qu’un chef d’Etat étranger atterrisse  le lundi, à 16 heures. Un ministre français l’accueille à la coupée de l’avion, accompagné d’une délégation comprenant les deux ambassadeurs des pays intéressés, le gouverneur militaire de Paris, le chef du Protocole et le préfet du Val-de-Marne.

 

Le chef du Protocole, monte à bord de l’appareil en compagnie de l’ambassadeur étranger, invite l’hôte de la France à descendre. Les honneurs lui sont alors rendus par un détachement interarmes, disposé en équerre.  Le chef d’Etat invité se rend devant le drapeau et écoute les hymnes nationaux, d’abord l’hymne de son pays, puis la Marseillaise. Après avoir passé les troupes en revue, il rejoint le pavillon d’honneur pavoisé où lui sont présentées les délégations officielles. Cela dure environ 15 minutes. Lors de visites exceptionnelles, ou lorsque la France veut honorer au plus haut point un visiteur, comme ce fut le cas pour le roi du Maroc, en mai 1996 et en juillet 1999, le président de la République n’hésite pas à venir l’accueillir lui-même au pavillon d’honneur.

 

Le trajet ne s’effectue en hélicoptère qu’avec l’accord du  visiteur. Le cortège aéroporté est composé de 3 appareils. Il est strictement réservé aux visites d’Etat. L’escorte qui l’accompagne jusqu’à l’hôtel de Marigny où est hébergé l’hôte de la France compte 28 motocyclistes de la garde républicaine. L’escorte à cheval, encore de rigueur sous François Mitterrand, a été supprimée en son temps par Jacques Chirac.

 

Pour une visite officielle un chef d’Etat invité est accompagné de 5 motards de la préfecture de police et de 3 motards pour les déplacements privés.

 

Le dîner d’Etat a lieu le lundi soir à l’Elysée, suivant un faste impressionnant qui en fait un événement mémorable 

 

Pour un dîner d’Etat la garde républicaine rend les honneurs. La musique joue des aubades dans la cour de l’Elysée. Les invités prennent l’apéritif en attendant  les 8 coups fatidiques  de 20 heures qui annoncent l’arrivée du Président et de son hôte. Traditionnellement les quarante invités les plus importants, comme les ministres et les personnalités étrangères,  prennent  place dans un salon séparé. Les présentations aux deux couples présidentiels se font au salon selon un ordre précis : d’abord les invités étrangers, puis les officiels français par ordre protocolaire, enfin les personnalités privées. Peu à peu les invités sont introduits dans la salle à manger où l’orchestre de la garde républicaine joue des morceaux de musique de chambre en attendant les Présidents.

 

Le dîner d’Etat réunit un maximum 216 invités, soit la capacité de la table en U de la salle des fêtes de l’Elysée, qui admet en son extrémité et dans les premières places latérales  22 couverts sans vis-à-vis. Le Président préside avec le souverain ou le chef d’Etat invité à sa droite, l’épouse de ce dernier étant à sa gauche, l’épouse de président français à la droite du visiteur.

 

Le dîner de retour, qui consiste à rendre le dîner d’Etat, est tombé en désuétude depuis quelques années. Il était encore de mise sous Valéry Giscard D’Estaing.

 

La matinée suivante, un mardi, le chef d’Etat invité, se rend, en compagnie d’un membre du gouvernement qui est venu le chercher à sa résidence, sur la tombe du Soldat Inconnu à l’Arc de Triomphe. Le cortège officiel emprunte l’avenue des Champs Elysées, pavoisée aux couleurs des deux pays.

 

Après la cérémonie, le cortège se rend à l’Hôtel de Ville où le maire de Paris reçoit le chef d’Etat invité en compagnie de personnalités et de membres de la communauté concernée. Ensuite le cortège se rend à l’hôtel Matignon pour un entretien, suivi d’un déjeuner, avec le Premier ministre français.

 

L’après-midi du mardi est consacrée à une réception à l’Assemblée nationale ou au Sénat, parfois suivie d’un dîner. L’honneur de s’adresser aux députés ou aux sénateurs dans leur hémicycle n’est accordé qu’avec parcimonie et est réservé aux personnalités internationales de tout premier plan.

 

Le troisième jour, est organisé un déplacement en province. La ville d’accueil a été choisie en fonction de l’histoire des nations ou des intérêts économiques. Accompagné d’un ministre français, le visiteur se rend sur un site industriel ou économique, déjeune à la préfecture, puis part directement après que les honneurs militaires lui auront été rendus par une garnison implantée dans la région.           

 

Moins prestigieuse que la visite d’Etat, la visite officielle peut concerner un chef d’Etat mais aussi un chef de gouvernement. Elle est un peu moins solennelle et le cérémonial moins élevé.

 

© Marie-France Lecherbonnier

Partager cet article
Repost0
9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 22:26

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

COMMENT DRESSER UNE TABLE DANS LES REGLES ?

Voici une tradition qui  se perd vraiment ! Il est rare aujourd’hui qu’une table soit dressée dans les normes. Si c’était un parti pris d’originalité créative, pourquoi pas ? La plupart il s’agit d’ignorance ou d’absence de bon sens.  Je constate tous les jours que les étrangers sont beaucoup plus attentifs que les Français au respect de ces usages.

Quel est, dans une salle à manger, l’espace souhaitable minimum pour une table de huit personnes ?

14 m2. La norme aujourd’hui adoptée est de 1,75 m2 par personne. Elle  s’abaisse parfois à 1,2 m2 dans les restaurants. Cette norme tient compte de la dimension de la table, de celle des  chaises  et de leur recul nécessaire (15 cm), ainsi que de la circulation. Elle ne tient pas compte des meubles pouvant en plus occuper l’espace.   

Rappelons que la salle à manger est une invention moderne  (deuxième partie du 18ème siècle). Elle s’est répandue  après 1850 quand la bourgeoisie, enrichie par la révolution industrielle, a décidé de dédier une pièce spéciale à la prise des repas. Elle accompagne la construction et l’aménagement des immeubles haussmanniens.  

Dans quel ordre dresse-t-on une table ?

Pour dresser une table on dispose dans l’ordre : la nappe, les assiettes, les couteaux, les fourchettes, les assiettes à pain, les verres, les salières, les poivriers, les dessous de carafe, le centre de table.  

 A quelle hauteur de la table doit retomber la nappe ?

La nappe doit redescendre au moins à trente centimètres par rapport au plateau de la       table. Elle peut descendre beaucoup plus bas, mais jamais jusqu’au sol. Il faut laisser au moins six centimètres pour que les pieds des convives puissent se glisser sous la table.

Ne pas oublier le molleton ajusté à la dimension du plateau. La sur-nappe, très à la mode, est toujours dans une dimension inférieure à la nappe.

Important : choisir une nappe dans la forme de la table : ronde, ovale, carrée, rectangulaire 

Comment disposer les assiettes ?

Une seule assiette doit traditionnellement figurer sur la table à l’entrée des invités. Toutefois il est possible de poser une assiette à soupe dessus. Dans un dîner servi elle est apportée toute servie quand les convives sont assis.

De plus en plus souvent est disposée sous l’assiette proprement dite une assiette de plus grande dimension, dite assiette de présentation.

Où, au début du repas, la serviette se place-t-elle ?

En France au centre de l’assiette avec le pain

La disposition ornementale des serviettes dans les verres reste le fait de restaurants qui veulent garder la coutume ancienne d’utiliser la serviette comme décor de table. Il existe toutes sortes de pliages savants.

 Les serviettes d’autrefois étaient de plus grandes dimensions que les nôtres et souvent assorties à la nappe. On reconnaît les serviettes anciennes à la présence d’élégantes initiales brodées.

Quelle espace laisser entre les assiettes ?

Il a toujours été considéré que, dans ce domaine on se réfère à l’exemple de l’Elysée. Or, de 60 cm, la distance entre les assiettes a été réduite à 50 sous la dernière présidence de la République. C’est en phase avec les dimensions des tables modernes.  Le côté d’une table admettant 3 convives mesure en général 2 mètres, soit 3 couverts de 50 cm et deux bouts de 25 cm.

 Rappelons que l’assiette se dispose à environ 2 cm du bord de la table.  

Sur la table, dans quel ordre doit-on disposer les verres de droite à gauche ?

Vin blanc, vin rouge, eau. Les verres sont traditionnellement disposés dans l’ordre  de leur usage, de la droite à la gauche. 

Les verres se transportent sur un plateau et sur pied.

Sur la table la position du verre est à la pointe du couteau. 

Qu’y a-t-il de différent entre la disposition de la table à l’anglaise et à la française ?

En France, contrairement à l’Angleterre, le couteau se situe toujours à droite de l’assiette, le tranchant vers l’assiette. Autrefois le couteau était considéré comme une arme et on a voulu le pacifier comme objet de table en arrondissant le bout et en plaçant la lame vers l’intérieur de l’assiette.

Les verres se situent au-dessus de l’assiette en France et au-dessus des couverts de droite en Angleterre.

En France,  la cuillère se présente le bombé au-dessus : cette tradition vient de l’époque où l’argenterie était gravée aux initiales de la maison invitante.  La fourchette se place les dents sur la nappe.

 En Angleterre, le bombé se place en-dessous pour la cuillère et les dents de la fourchette au-dessus.

Où placer  les  fourchettes ?

La fourchette de table se place à gauche ainsi que la fourchette à poisson parce qu’elles sont utilisées de la main gauche. La fourchette à huître se place à droite parce qu’utilisée de la main droite. La fourchette à dessert se place entre le bord supérieur de l’assiette et les verres avec le couteau à dessert, tête bêche, selon le modèle anglais, parfois adopté en France. Le modèle français exigeait jusqu’à présent que les couverts ne soient présentés qu’au moment du dessert, sur l’assiette à dessert (mais jamais en croix !). Aux Etats-Unis une fourchette à salade s’interpose éventuellement à gauche entre l’assiette et la fourchette du couvert.

Comment place-t-on les pièces annexes du service ?

Le marque- place et le porte-couteaux se mettent à droite de l’assiette.

L’assiette à pain se place en haut à gauche du couvert, parfois accompagnée d’un beurrier et d’un petit couteau selon la tradition anglo-saxonne.

Dans un dîner d’apparat on dispose une salière et un poivrier pour deux convives.

A partir de combien d’invités convient-il  d’utiliser un marque place ?

A partir de 8 personnes. Le marque-place est composé soit d’un bristol simple inséré dans un support de métal ou en céramique, soit d’un double bristol replié. Le prénom et le nom du convive y figurent précédés de Monsieur, Madame ou d’un titre : Docteur, Maître…

 A quel endroit se place  le menu ?

A chaque bout de table ou  pour chaque convive

Le menu est un bristol, souvent décoré, où figurent les mets servis dans l’ordre : entrée, plat principal, fromage et dessert. Le vin et le champagne sont mentionnés avec leur cuvée.

 Le menu se consulte discrètement mais ne se commente pas.                   

© Marie-France Lecherbonnier

Partager cet article
Repost0
1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 18:56

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

LE PROTOCOLE JUDICIAIRE : LA ROBE DU MAGISTRAT ET DE L’AVOCAT

Les professions judiciaires abondent en rituels qui en font la citadelle du protocole citoyen. Il est important d’en  prendre conscience à une époque où la judiciarisation de la société s’accroît amplement : les juges et les avocats alimentent sans cesse la Une de nos quotidiens. Le port de la robe est le signe le plus fort de la particularité du pouvoir judiciaire et de la Défense  depuis que  le décret du 2 nivose An XI en a  rétabli l’usage  mis à mal par la Terreur. 

La robe se porte-t-elle en dehors du palais de justice ?

Non. Et il faut faire une distinction entre juges et avocats. Les juges ne portent la robe qu’en audience alors que les avocats la portent à tout moment dans le palais.

La robe est-elle codifiée pour chaque ordre ou corps ?

Aucune fantaisie en la matière. La robe des avocats est un manteau de drap noir. Le costume  des magistrats  diffère en couleur et en aspect.

Du passé reste l’obligation d’une bande en soie sur le revers des manches, voire sur d’autres parties du costume.   

Ample, plissée, la robe se veut majestueuse avec ses manches impressionnantes, montées avec des fronces en « tuyaux  d’orgue ». Autrefois la robe se terminait en traine. Il en reste quelque chose avec le revers intérieur retenu par un crochet à l’échancrure gauche.

Habitude qui se perd : le port de la ceinture à boucle que les magistrats n’exhibent plus guère que lors des audiences annuelles. Il en est de même pour les gants blancs dont n’enfilent d’ailleurs que celui destiné à la main gauche lors des cérémonies, la droite devant rester nue pour prêter serment.

Le nombre de boutons est calqué sur celui des soutanes : il s’élève à 13 du haut en bas de l’habit censé emprisonner complètement le corps. De fait la robe qui s’arrêtait naguère à huit centimètres du sol à l’instar de la soutane ecclésiastique, tombe désormais à mi-mollet. Des avocates ont opté pour une version plus courte… Elles ont aussi obtenu en 1930. le boutonnage à droite.

Le col se porte désormais abaissé, largement dégagé du menton.

Le port de l’hermine se pratique-t-il encore ?

Un ornement en hermine figure sur l’épitoge, fixée à l’épaule gauche. L’ornement en hermine prend une plus large place  sur le costume pour les magistrats de rang élevé. L’hermine symboliserait l’honneur, cet animal étant censé préférer la mort à la souillure…

Le port de l’épitoge n’est pas systématique à en croire Jacques Boedels, auteur d’un magistral ouvrage sur les habits du pouvoir (La Justice, Antébi, 1992) : « De nos jours encore, le port de l’épitoge est, dans les professions judiciaires, réglé par les seuls usages locaux. L’épitoge n’est portée que par les avocats, ainsi que par les magistrats de l’ordre civil. Les avoués, les greffiers, les huissiers, les syndics, les administrateurs judiciaires, les commissaires-priseurs, qui revêtent eux aussi la robe, n’ont en ses lieu et place, sur l’épaule gauche, que les deux boutons qui servent à l’attacher et rien de plus. Les avocats du barreau de Paris portent l’épitoge dans cinq circonstances précises : au moment de la prestation de serment  devant la première chambre de la cour d’appel. Lorsque les magistrats sont en robe rouge, c’est-à-dire au cours des audiences solennelles de la cour d’appel ; on plaide aussi avec une épitoge herminée devant la cour d’assises. Pour plaider en province l’avocat parisien abandonne son épitoge noire pour une épitoge herminée, se soumettant ainsi aux usages locaux. Les bâtonniers et membres du Conseil de l’Ordre portent, durant l’exercice de leur mandat, l’épitoge herminée en toutes circonstances ».   

Pourquoi les avocats sont-ils vêtus de noir et les magistrats de rouge ?

La robe des avocats s’inspire du vêtement clérical. Le noir se veut austère et modeste. Celle des magistrats emprunte sa symbolique au pouvoir royal dont le corps judicaire est la main armée. Rappelons-nous que la main de justice faisait partie des emblèmes monarchiques.

Néanmoins le juge, sous la robe rouge, était autrefois contraint de porter la simarre, c’est-à-dire un vêtement noir au même titre que les gens d’église et les avocats, ce qui signifie que la puissance de l’écarlate dont son costume est ornée en audience ne lui appartient pas en propre. Il n’en jouit que par  délégation. Le costume du magistrat contemporain continue de porter trace de la simarre.

La toque est-elle toujours de rigueur ?

C’est un vestige du passé. Elle n’est plus arborée qu’à la main gauche lors de cérémonies solennelles. Elle porte les galons auxquels se reconnaît le rang du magistrat.

La toque s’est estompée au début du XXème siècle. La féminisation des professions judiciaires lui a été  fatale.

Les magistrats et les avocats ont-ils le droit de se vêtir en ville comme ils le veulent ?  

Très longtemps les professionnels de la justice furent soumis à des règles strictes dans leur vie privée. Les avocats et les magistrats, jusqu’au début du XXème siècle, devaient porter le frac noir, le chapeau melon ou haut-de-forme, le faux col pour se rendre au palais. Une certaine retenue reste aujourd’hui de rigueur dans le corps judiciaire.

Que représente en fin de compte la robe dans le champ des valeurs sociales ?

Je laisse à ce sujet la parole à Antoine Garapon, l’auteur deBien juger, Essai sur le rituel judiciaire (Odile Jacob 2011) : « L’incarnation de l’ordre commence par une mise en ordre de son propre corps que réalise le symbole de la robe. La robe désigne l’homme habilité par le corps social pour le représenter. De sa bouche sortira une parole tenue pour vraie par convention. Au vêtement institutionnel correspond la vérité institutionnelle : par la robe, la société désigne ses représentants permanents.»

Ce protocole n’est-il pas quelque peu désuet ?

Il ne s’est jamais mieux porté même s’il se simplifie sur certains points. Les auxiliaires de justice n’ont cessé de réclamer le port de la robe. Le décorum judiciaire garantit, à n’en point douter, l’autorité de la justice aux yeux de la société. La robe judiciaire : une armure de tissu.

© Marie-France Lecherbonnier

Partager cet article
Repost0
15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 19:30

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

LE PAPE ET LE PROTOCOLE.

Les nombreuses questions qui affluent sur mon blog à l’occasion de l’élection du nouveau Pape et des questions protocolaires relatives au Saint-Siège m’incitent à regrouper dans une lettre d’information ce qu’il convient de connaître à ce sujet.

Quel est le rang des dignitaires catholiques ?

Leur ordre de préséance est le suivant :

Le Pape, évêque de Rome, élu par le collège des cardinaux

Les légats a latere : cardinaux de la Curie

Les envoyés spéciaux, les cardinaux n’appartenant pas à la Curie

Les représentants diplomatiques du Saint-Siège : nonces, pro-nonces, délégués apostoliques

Les patriarches des Eglises orientales rattachés à Rome

Les  primats, archevêques et évêques

 Les vicaires généraux ou capitulaires

Les curés

La préséance entre ecclésiastiques dépend du rang et, à rang égal, de la date d’ordination.

Les diplomates du Saint-Siège  

          Le Saint-Siège, en tant qu’Etat indépendant, jouit du droit de légation active et passive (droit d’accréditer des représentants diplomatiques et d’en recevoir). De plus, son activité spirituelle l’engage à un dialogue particulier avec les catholiques de chaque pays.

         On distingue  trois types de missions diplomatiques vaticanes :          

les missions diplomatiques extraordinaires confiées à des légats a latere ou à des ablégats (prélats chargés d’une mission protocolaire ponctuelle avec rang de ministre plénipotentiaire durant sa mission). Les légats a latere ont droit aux honneurs souverains.

les missions ordinaires de représentation diplomatique confiées à des résidents permanents, nonces, internonces et pro-nonces. Ils ont droit aux honneurs religieux. Les nonces ont rang d’ambassadeur et sont généralement des archevêques titulaires. L’article 16-3 de la Convention de Vienne  - qui définit les usages diplomatiques – consacre la pratique accordant au nonce le rang de doyen du Corps diplomatique dans son pays d’accueil (tradition observée dans des pays catholiques). Le nonce quitte la carrière diplomatique lorsqu’il est élevé à la dignité de cardinal.

On appelle internonce un représentant du Vatican n’ayant que le rang de ministre plénipotentiaire et pro-nonce un nonce ne bénéficiant pas du décanat du corps diplomatique. La réforme de 1965 (Paul VI) a fait des internonces des pro-nonces permanents.

   -les missions relevant des Congrégations de la Propagande, Consistoriale ou Orientale. Il s’agit des pays où le Saint-Siège n’a pas de relations diplomatiques. Ces missions sont confiées à des délégués apostoliques.

Le Protocole du Saint-Siège

Le Protocole du Saint-Siège a la tâche d’organiser les audiences et les voyages du Pape.

Les audiences sont programmées et réglées par la Maison pontificale.

Les audiences les plus notables sont celles accordées aux chefs d’Etat étrangers et aux ambassadeurs accrédités. Les visiteurs sont reçus dans le salon du Consistoire ou dans la salle Clémentine. Les conversations restreintes ont lieu dans la bibliothèque du pape et ne doivent pas être divulguées. Pour une cérémonie officielle, les hommes portent l’habit et la cravate blanche ; les dames s’habillent en noir sauf les souveraines catholiques régnantes, vêtues de blanc. La reine d’Espagne porte une mantille : de nombreuses visiteuses l’imitent désormais.

Les chefs d’Etat ne sont pas obligés d’effectuer une génuflexion devant le pape, étant considérés comme des égaux par leurs fonctions. Les autres catholiques doivent plier le genou gauche (jamais le droit réservé à l’office) et baiser l’anneau cardinalice.

Le Pape s’approche de ses visiteurs les bras tendus dans leur direction. Il porte la mozetta rouge avec l’étoile en recevant des chefs d’Etat catholiques. Il porte une simple mozetta pour recevoir les autres.

Les voyages du Pape sont soit des voyages d’Etat, soit des visites pastorales. Ces dernières se veulent essentiellement religieuses. Pour autant la tradition veut que le  Saint-Père soit accueilli par le chef d’Etat et salué à son départ par le Premier ministre.  

Une visite pastorale représente une très lourde organisation logistique et liturgique où les questions de sécurité ont dorénavant pris une part majeure. La suite du Pape ne comprend pas moins de trente personnes auxquelles il faut ajouter les cardinaux du pays visité.

Trois questions d’histoire 

D’où vient le privilège d’accorder la préséance diplomatique aux nonces apostoliques ?

Ce privilège figure dans  le premier règlement des préséances européennes élaboré par le pape Jules II en 1503-1504 sous l’intitulé Ordo regnum christianorum. Il tient au fait que le Saint-Siège s’est octroyé la première place dans l’ordre des nations au motif que le souverain pontife se considère comme le successeur légitime des anciens empereurs romains. N’est-ce pas en effet l’Eglise qui, au IVe  siècle, a fait face aux Huns et aux Vandales et ainsi sauvé l’Occident ?

Quand les relations avec le Vatican ont-elles été rétablies après la séparation de l’Eglise et de l’Etat ?

De 1905 à 1921, les relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège restèrent au point mort suite aux lois sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Le gouvernement Millerand entama en 1920 des négociations avec le Vatican sur le niveau de représentation diplomatique, le protocole en cas de voyage officiel en Italie, la question du concordat dont bénéficiaient (et dont bénéficient encore le Haut-Rhin et la Moselle). Le nouveau nonce, Mgr Cetetti, s’installa à Paris en 1921 et l’ambassadeur Doulcet fut accrédité auprès du nouveau pape Pie XI fin 1923. 

Le Président de la République française remet-il toujours la barrette de cardinal au nonce apostolique en mission à Paris ?

Dans le passé le nonce nommé à Paris était un légat de première classe voué à être nommé cardinal à la fin de son mandat. Il recevait alors la barrette des mains du président de la République. Cette cérémonie eut lieu la dernière fois en France sous le septennat du socialiste Vincent Auriol qui conte avec humour la scène dans ses Mémoires :

« Je viens de remettre la barrette au cardinal Roncalli…C’est une manifestation autour de laquelle on a fait grand bruit.. .Très simple. Mais imprévu pour moi. Si je n’avais pas été informé, j’aurais été terrifié de voir devant moi un coussin pour se mettre à genoux. Bidault m’a fait la réflexion suivante : « C’est à se rouler par terre ! »  

      N’oublions pas Mgr Roncalli deviendra par la suite Jean XXIII !

© Marie-France Lecherbonnier 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de marie-france lecherbonnier
  • : Retrouvez toute l’actualité Savoir- Vivre et Protocole de Marie-France Lecherbonnier
  • Contact

Profil

  • marie-france lecherbonnier
  • Marie-France Lecherbonnier est  auteure, designer et conférencière. Elle anime des séminaires et formations continues en matière de Protocole et Savoir-Vivre en Europe, Asie et Afrique
Présentatrice du magazine télévisé « art de vivre »
  • Marie-France Lecherbonnier est auteure, designer et conférencière. Elle anime des séminaires et formations continues en matière de Protocole et Savoir-Vivre en Europe, Asie et Afrique Présentatrice du magazine télévisé « art de vivre »

Recherche

Liens