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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 11:36

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

 

LE MARIAGE PREND SA FORME DES MŒURS DE CHAQUE PEUPLE (NAPOLEON)

 

 

Le mariage pour tous, l’union de personnes du même sexe constitue incontestablement une grande nouveauté dans l’histoire de la société.  Les auteurs de dictionnaires auront à corriger nombre d’articles et de commentaires !          

 

L’introduction de « mariage pour tous » m’a conduite à collationner des expressions anciennes forgées avec le mot mariage. Une exploration instructive et divertissante !

 

On distinguait naguère six grandes catégories d’unions entre un homme et une femme : le mariage d’amour, le mariage d’inclination, le mariage de convenance, le mariage de raison,  le mariage de conscience et le mariage d’argent. Les grands classiques du roman er du cinéma…

 

On apprenait autrefois aux jeunes gens à se méfier du mariage d’amour,  la passion n’étant pas durable. On lui préférait donc le mariage d’inclination.

 

Quelle différence faisait-on entre mariage de raison et mariage d’argent ? Celui-ci est dominé par les seules considérations financières, celui-là par un ensemble de considérations sociales où l’argent a sa part parmi d’autres. Quant au mariage de conscience, il s’agit de la régularisation d’une situation de concubinage.         

 

A cette liste s’ajoutent d’autres variantes dont on a le plus souvent oublié le sens.

 

Mariage de la main gauche : certains seigneurs allemands donnaient, lors de la cérémonie, la main gauche au lieu de la main droite à leur épousée. Cela signifiait qu’ils reconnaîtraient les enfants issus de leur union mais que ceux-ci seraient tenus pour bâtards et ne seraient donc pas éligibles à leur succession.

 

Mariage in extremis : c’est un mariage contracté entre deux personnes dont l’une, gravement malade, mourra sous peu. Les familles s’élevèrent souvent autrefois contre ces unions et en obtenaient parfois l’annulation s’il était avéré que le couple vivait dans un état de concubinage avant l’arrangement final.

 

Mariage à temps ou à essai : autrefois, mariage seigneurial contracté pour une période déterminée, généralement sept ans, au terme de laquelle les époux décideront ou non de sa prorogation.

 

Mariage encombré : vieille expression normande désignant le mariage d’un homme avec une femme dont la dot n’est pas assurée.

 

Mariage de gens de vignes : aventures sans lendemain à la manière des vendangeurs dont les sens émoustillés leur font perdre la tête un peu rapidement.

 

Mariage en détrempe : intrigue amoureuse qui dure peu de temps à la manière d’un tableau en détrempe qui n’a pas la durée d’une peinture à l’huile.

 

Mariage réchauffé : mariage d’un veuf et d’une veuve.

 

Mariage clandestin : mariage contracté hors des cérémonies habituelles mais dont la validité de l’alliance morale est reconnue hors de tous effets civils.

 

Mariage par parole de présents : autrefois, mariage exécuté par un notaire suite au refus d’un prêtre de le célébrer.

 

Mariage par échange : autrefois, obligation faite au seigneur dont un serf se mariait avec une serve d’un autre seigneur, de donner à ce dernier une serve en remplacement de la précédente.

 

Mariage avenant : autrefois, dot que devaient verser à leur sœur des frères, si leurs  parents avaient disparu avant son mariage. 

 

 

Ainsi que l’écrivait Napoléon : « Le mariage prend sa forme des mœurs, des usages, de la religion de chaque peuple. »  Un seul exemple pour illustrer ce propos : chez les Assyriens, toutes les filles nubiles étaient tous les ans assemblées dans un même lieu et mises aux enchères, en commençant par les plus belles. L’argent qu’on en tirait servait à offrir une compensation aux plus laides qui trouvaient ainsi un époux. Le concours des miss antiques !

 

 

© Marie-France Lecherbonnier

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 18:06

 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

 

LES LANGUES OFFICIELLES DANS L’UNION EUROPENNE. QUEL EST LE STATUT DU FRANÇAIS ?

 

     Lors de la conférence de presse conjointe donnée à l’Elysée le 5 décembre 2012, le président François Hollande a remercié Mme Thorning-Schmidt, Premier ministre du Danemark, de parler en français et de défendre le statut de notre langue dans les instances européennes.

 

      Il est regrettable que le petit écran se soit contenté de souligner le charme de Mme Thorning-Schmidt sans s’arrêter aux propos de son hôte.

 

      Réparons cet oubli.

 

      L’Union européenne, au 1er janvier 2007, reconnaissait 23 langues officielles en Europe. Ce sont les langues officielles des Etats membres. Cependant il est admis que tous les documents de travail ne sont traduits qu’en trois langues, l’anglais, le français et l’allemand, ce qui leur donne le statut de langues de travail. Exception est faite à cette règle à la Cour de Justice européenne dont les délibérés ne sont délivrés qu’en français et à la Banque centrale européenne qui ne fonctionne qu’en anglais.

 

     Dans la réalité, la situation du français se fragilise depuis de nombreuses années. En effet 50% des Européens parlent ou comprennent l’anglais alors que les germanophones représentent 32% et les francophones 27% des locuteurs : ces proportions intègrent les personnes ayant une de ces langues comme langue maternelle et celles qui l’ont apprise à l’école ou autre part.

 

     La dérive tient surtout à la négligence des fonctionnaires et des diplomates français qui semblent se faire une raison du tout-anglais. La Commission ne s’exprime pratiquement plus qu’en anglais (15% des échanges oraux et 6% des échanges écrits s’effectuent en français). Certaines administrations européennes ont banni le français de leur pratique : il en est ainsi de la communication financière ou des organes de recrutement. Il n’est pas rare que des fonctionnaires français travaillant au service d’une instance européenne écrivent à des services officiels français, par exemple des ministères,  dans la langue de Shakespeare ! 

 

    Le même phénomène s’est produit aux Nations Unies où le français, juridiquement langue officielle et langue de travail, s’est progressivement réduite à l’état de langue de traduction. Même les Jeux Olympiques semblent avoir oublié que le français est leur langue officielle…

 

    L’Union européenne prétend œuvrer pour le multilinguisme. Un commissaire s’en charge. Il semble que l’énergie des institutions semble surtout engagée dans la défense des langues régionales. Dans de nombreux pays s’élèvent des voix réclamant que l’anglais devienne langue officielle de l’Union européenne et que toutes les autres soient rabaissées au rang de langues nationales. On a entendu de célèbres journalistes français entonner ce refrain.

 

     Que répond la Commission européenne lorsqu’on aborde ce sujet avec elle ? Elle prétend que la décadence de notre langue tient à ce que trop peu de jeunes Français sont candidats aux postes d’interprètes. On lit sur son site : « Les institutions de l’UE perdront près de la moitié de leurs interprètes francophones dans les dix années à venir du fait des départs à la retraite. Les effectifs de l’unité française sont critiques pour le fonctionnement du service d’interprétation de la Commission européenne ».

  

    Espérons que cet appel à candidatures ne soit pas un nouveau nuage de fumée…L’effacement du français dans l’Union européenne serait clairement une perte tragique pour l’influence de la France dans le monde.

 

     Merci, Madame le Premier ministre du Danemark !

 

 

    © Marie-France Lecherbonnier 

           

 

 

          

 

 

 

 

 

 

 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 14:11

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LES 4 FORMATIONS A LA POLITESSE DE Marie-France LECHERBONNIER :

-1. Les règles de la politesse

-2. Les formules de politesse

-3.La politesse au travail

-4. Correspondance et Nétiquette

                                  

Les règles de politesse harmonisent les relations sociales au quotidien, à chaque moment. Elles constituent  le socle du savoir-vivre tant dans la vie courante qu’au travail ainsi que dans les échanges épistolaires ou numériques.

 

La maîtrise de la politesse et de ses usages est une condition de la promotion sociale et professionnelle.

 

 

FORMATION 1

Une demi-journée

 

LES REGLES DE POLITESSE

 

Objectifs :  1. maîtriser les règles de la politesse dans toutes les situations de la vie quotidienne et sociale : accueillir, saluer, présenter, inviter,  remercier, s’excuser, féliciter…

 

Exemples 

 

Qui tend la main en premier ?

Comment se présenter soi-même ?

Qui a la priorité dans un escalier ?

Combien de temps à l’avance s’envoie une invitation ?  

Comment remercier après une réception ?

Sur quel support adresser des félicitations ? etc…

 

                  2. intégrer la grille des préséances (âge, sexe, hiérarchie) pour l’appliquer à toutes les situations : dans la rue, en voiture, à table, lors d’une réception, lors d’une cérémonie, au restaurant…

 

Exemples 

 

Où est la place d’honneur dans une voiture ?

Au restaurant qui ouvre le menu en premier ?

Quand un homme précède-t-il une femme ?

Quel est l’ordre des places d’honneur à table ?

Comment prendre congé après un repas ?etc…

 

 

FORMATION 2

Une demi-journée

 

LES FORMULES DE POLITESSE

 

Objectifs : 1. connaître et employer à bon escient les formules de politesse orales et s’adresser aux personnalités

 

Exemples

 

Quelles formules utiliser pour saluer, s’excuser, remercier, féliciter ?

A qui présente-t-on ses hommages ? ses respects? 

Comment s’adresse-t-on à un militaire ?

Comment s’adresse-t-on à un religieux ?

Comment s’adresse-t-on à  un avocat et à un magistrat ?

Comment s’adresse-t-on à un ambassadeur, à un député, à un maire ?etc…

 

                    2. par quelles formules commencer et finir une lettre ?

 

Exemples

 

Comment s’adresser à une personne au début d’une lettre ?

Quelle formule de politesse choisir pour terminer une lettre 

Quelles formules de politesse éviter selon son sexe ou son âge  ?

Quand peut-on utiliser une formule de politesse abrégée ?

Comment écrire à son directeur ou  à un supérieur ?

Comment s’adresse-t-on à un élu local,  national ?

Comment s’adresse-t-on aux personnalités civiles et religieuses ?etc 

 

 

FORMATION 3

Une demi-journée

 

LA POLITESSE AU TRAVAIL

 

Objectifs : 1.maîtriser les comportements en toute situation professionnelle : la ponctualité, la discrétion, tutoiement et vouvoiement, les attitudes et le maintien, l’hygiène, le vêtement…

                       

Exemples

 

A-t-on le droit de consulter la fiche de paie d’un collègue ou d’un supérieur ?

Peut-on refuser de tutoyer ou de se faire tutoyer ?

Y a-t-il une règle pour s’asseoir et se tenir assis ?

Le règlement intérieur comporte-t-il des règles d’hygiène ? 

L’entreprise peut-elle imposer un dresscode ?

Peut-on venir travailler en jogging ?etc…

 

 

                     2. respecter les obligations du règlement intérieur :   

le téléphone, l’entretien, le rendez-vous, le déjeuner d’affaires, le cadeau d’affaires, la prise de parole en public…

 

Exemples

 

Appelle-t-on directement un supérieur au téléphone ? un égal ? 

Qui met un terme à un entretien téléphonique ?

Qui s’assoit le premier lors d’un entretien ?

Quel retard est acceptable pour un rendez-vous ?

Combien de temps dure un déjeuner d’affaires ?

Peut-on refuser un cadeau d’affaires ?

Dans quel ordre se prononcent  les allocutions ? etc…

 

 

 

FORMATION 4

Une demi-journée

 

CORRESPONDANCE ET NETIQUETTE

 

 

Objectif : 1. connaître les usages en matière de courrier écrit :  le papier à lettre, l’adresse, le pliage, l’écriture, la signature, le post-scriptum

 

Exemples

 

Combien de signes au maximum sur une enveloppe ?

Comment se plie une lettre dans une enveloppe carrée ?

Comment s’effectuer le pliage à l’américaine ?

Quels mots peuvent se couper en fin de ligne ?

Comment ajouter un second post-scriptum ? etc…

 

 

                     2. quand envoyer une carte : la carte de visite, la carte de vœux, la carte de félicitations…

 

Exemples

 

Comment une femme indique-t-elle son nom sur une carte de visite ?

Quand barre-t-on son nom sur une carte de visite ?

Quand s’envoie une carte de vœux à l’étranger ?

Comment rédiger des félicitations ou des remerciements sur une carte de visite ?  etc…  

 

 

                     3. connaître les usages en matière de courrier numérique ainsi que les enjeux juridiques liés. Le courriel : l’objet, la propriété intellectuelle et juridique, le courrier numérique indésirable, le transfert, les fichiers joints,

la signature…

 

 

Exemples

 

A qui appartient un courriel ?

A-t-on le droit de transmettre un courriel à un tiers ?

Un professeur ou un directeur d’établissement a-t-il le droit de lire les courriels de ses élèves ?

Peut-on envoyer un courriel privé du bureau ?etc…

 

 

© Association pour le Rayonnement du Savoir-Vivre et du Protocole

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 10:35

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UN AMBASSADEUR FRANÇAIS AU JAPON : la visite d’accréditation d’un nouvel ambassadeur auprès de l’Empereur Hirohito.

 

 

Le cérémonial d’accréditation garde grande allure dans de nombreux pays : cortège, escorte, honneurs, échange de discours.

 

Pour mieux comprendre ce qui se joue lors de l’entrevue où sont remises les lettres de créance, rien ne vaut le témoignage d’un ambassadeur qui les a vécues personnellement. Voici comment Bernard Dorin m’a décrit sa visite d’accréditation à l’empereur Hirohito et à la reine Elisabeth. La scène se passe en 1987.

 

«  Les lettres de créance, point fondamental du protocole, remontent à une histoire très ancienne. Quel est leur sens ? Par leur intermédiaire un chef d’Etat accrédite un ambassadeur auprès d’un autre chef d’Etat. Certes nous représentons aussi notre pays, mais d’abord le chef de notre Etat. Cela est particulièrement sensible lors du cérémonial en exercice dans les monarchies.

 

«  Au Japon, il s’agissait de l’Empereur Hirohito. Très émouvant pour moi, car j’avais l’impression d’entrer dans la mémoire du siècle… Un après-midi, à 17heures, je me présentai, transporté en carrosse et escorté de cavaliers, au palais impérial de Tokyo. L’empereur était alors très âgé, la face couverte de taches brunes, une moustache frisée et des yeux presque fermés, des yeux de chat avec de longs cils… J’étais bien en face de ce personnage historique, énigmatique qui avait déclenché la guerre du Pacifique.

 

«  Les Japonais qui n’ont pas trop confiance dans ce que les ambassadeurs occidentaux peuvent comprendre du protocole impérial m’avaient fait répéter à l’avance la cérémonie. Le grand chambellan, c’est à dire le chef du Protocole, s’était placé, pour cet exercice, devant le trône du Chrysanthème, un trône d’or, sorte de fauteuil couleur glycine, dans une salle complètement nue, et m’avait dicté tout ce que je devais faire quand l’empereur serait lui-même à cet endroit. Cette répétition s’effectue une demi-heure avant l’audience.

 

«  Il faut commencer par entrer dans la salle en effectuant une petite courbette.  Puis s’arrêter au milieu de la salle.  Seconde courbette. On continue de progresser jusqu’à trois pas de l’empereur. Là, grande courbette. C’est à ce moment-là que l’empereur consent à faire lui-même une courbette. Il est interdit de regarder l’empereur… car on ne regarde pas le soleil en face. Or l’empereur est le descendant, le 74ème héritier, de la déesse solaire. Il faut garder les yeux fixés sur ses souliers tout en évitant de venir heurter le vieil homme. Pour quitter la salle, on doit marcher à reculons, car on ne peut tourner le dos  l’empereur. Je ne vous cache pas que j’ai transgressé l’interdit et jeté un regard sur lui…

 

«  L’empereur m’a posé une question en japonais de cour, qui est au japonais moderne ce qu’est le latin au français. Hirohito ne parlait d’ailleurs que le japonais  de cour bien que cette langue morte soit incompréhensible à ses compatriotes. Voici sa question : «  Sa Majesté l’Empereur demande à Votre Excellence de lui donner les toutes dernières nouvelles de Son Frère ». Pour Hirohito, son frère n’était nul autre, en s’adressant à moi, que François Mitterrand. Je lui ai répondu qu’il allait très bien.

 

« La question était toute protocolaire. C’est la première question qu’un souverain pose lorsqu’il voit un ambassadeur. C’est une marque du passé. Autrefois les lettres de créance étaient l’occasion pour un ambassadeur de donner les dernières nouvelles de son roi. »

 

 

Marie-France Lecherbonnier, Le Protocole, Histoire et Coulisses, éditions Perrin 2001.

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 14:36

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UNE NOUVELLE FORMATION : COMMENT COMBATTRE LES INCIVILITES

 

En 2013, nous proposerons une nouvelle gamme de séminaires axés notamment sur la Politesse. Vous trouverez ci-dessous le programme de la formation consacrée à la lutte contre les incivilités. Cette formation s’appuie sur une nouvelle méthode dont voici un aperçu.                      

 

 

OBJECTIFS

 

La lutte contre les incivilités intéresse les personnes en contact avec les fauteurs de troubles : il s’agit en particulier des agents exposés par leur métier à de telles infractions.

 

Le but est de

-faire le point sur la problématique

-comprendre le mécanisme psychologique et social de l’incivilité.

-fournir des moyens pour déjouer et combattre les incivilités qui polluent la vie sociale dans la rue, dans les transports, à l’école, à l’hôpital et dans les habitations

-faire échec aux acteurs des incivilités en les ramenant dans la norme des comportements sociaux ou en les pliant aux réglementations en vigueur.  

 

La définition retenue est celle définie par le législateur : « Les incivilités désignent les désordres et comportements d’inconduite qui, sans être expressément visés par le code pénal, constituent des manquements aux règles élémentaires de la vie en société : nuisances sonores, dégradations, manque de respect » (loi du 31 mars 2006 pour l’Egalité des chances)

 

PREMIERE PHASE

 

Exposer les infractions pour incivilité tombant sous le coup de la loi : infractions à l’ordre public, à la salubrité publique, aux biens d’une communauté publique (code général des collectivités territoriales) : excitation d’animaux dangereux, tapages, diffusion de messages pornographiques, abandon d’ordures ou de déchets, dégradations.     

 

 

Dresser avec l’aide du groupe  une typologie des autres incivilités.

 

- les comportements agressifs : affront, agression et injure,

 chantage, racket, violence…

-les comportements transgressifs : le tabac, le portable, l’indécence…

-les comportements insolents : grossièretés, resquille, indiscrétion

       

DEUXIEME PHASE

 

Tests et analyse de groupe : les stagiaires sont placés  devant une série de 20 scènes qui montrent des situations auxquelles ils doivent réagir spontanément. Chacune de ces scènes représente une infraction sur le thème

 

Je suis témoin ou victime d’une incivilité. Comment je réagis ?

 

Exemples :

 

Dans le train, une personne s’entête à user de son portable au détriment du calme des autres voyageurs agacés.

 

Vous voyez un collègue voler des articles sur votre lieu de travail.

 

Chaque stagiaire propose ses réponses.

 

Ensuite le formateur analyse les réactions pour interpréter  les MOTIVATIONS.

 

TROISIEME PHASE

 

Tests et analyse de groupe.

 

Dans une seconde série de vingt tests les stagiaires sont mis en position d’acteur.

 

Je suis l’acteur ou susceptible d’être l’acteur d’une incivilité. Comment je réagis ?

 

Exemples :

 

Sur un trottoir, vous vous préparez à éviter une personne à qui vous devez de l’argent depuis longtemps.

 

Vous avez cassé  un objet chez des amis qui vous ont invité(e).

 

Le but est d’aboutir à la compréhension des DEFENSES que l’on oppose naturellement à chaque fois que l’on est pris en défaut.  Excellent moyen de comprendre les réactions des auteurs d’incivilité auxquels on peut être confronté.

 

QUATRIEME PHASE

 

Elaboration collective d’une stratégie de lutte contre les incivilités

 

Le but des phases précédentes a été de rechercher la conduite la mieux appropriée dans votre rôle de témoin ou d’acteur.

               

A partir des résultats obtenus au travers des analyses précédentes le groupe sera invité à construire

 

une stratégie d’action. Quand choisir ? 

                                 le simple rappel à l’ordre

                                         l’avertissement

                                         l’application du règlement

                                         la transaction

                                         la sanction

                                         le recours à la force publique

                                        

                                               

une stratégie  de communication. Comment rendre efficaces

                                  -la communication verbale

                                  -les supports de communication écrits

                                  -les supports pédagogiques 

                                  -les campagnes d’information

                                  -les campagnes de publicité 

 

 

 

Intervenants :

 

Marie-France Lecherbonnier,  présidente de l’Association pour le Rayonnement du Savoir-Vivre et du Protocole.

Bernard Lecherbonnier, agrégé des Lettres, docteur ès Lettres, professeur des Universités.

 

 

Durée :

 

Une ou Deux journées selon le nombre de participants.

 

© Association pour le rayonnement du savoir-vivre et du protocole

 mflecherbonnier@hotmail.fr

 

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 18:31

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LES GRANDS TEXTES DU SAVOIR-VIVRE : le TRAITE DE LA TABLE de Maurice Des Ombiaux (1930)

 

Depuis le 16ème siècle certains traités de savoir-vivre ont durablement marqué leur époque : il en est ainsi des ouvrages d’Erasme (1530), d’Antoine de Courtin (1671), d’Adolphe de Knigge (1788), de la baronne Staffe (1889), ou de Jacques Gandouin (1972).

 

Je vous en  parlerai dans des communications ultérieures.

 

J’ai choisi de vous présenter aujourd’hui le Traité de la table  de Maurice Des Ombiaux publié en 1930 et de nouveau accessible grâce à la réédition de Lacour-Reditiva en 2001.

 

Maurice Des Ombiaux, gastronome réputé, auteur de très nombreux ouvrages, célèbre dans son Traité de la Table la fin de la cuisine opulente et arrogante des grands banquets officiels et de la haute bourgeoisie : « La première trop condimentée, trop azotée, est échauffante, la seconde, pour l’être moins, n’est pas sans défauts à cause de la multiplicité des mets qui sont servis dans le même repas. ». L’auteur préfère à ces excès ce qu’il appelle la cuisine ménagère « plus rationnelle, plus substantielle, qui laisse le système nerveux plus souple, le sang plus limpide, le cerveau plus dégagé ». Afin de soutenir son propos l’auteur décrit dans son ouvrage de nombreuses recettes en relation avec ses prescriptions.

 

Plusieurs chapitres sont consacrés à l’art de la table, au savoir-vivre et à leur évolution contemporaine.

 

Maurice Des Ombiaux dénonce le « gongorisme » dans le décor de table. Il nomme ainsi toute présentation ostentatoire des mets : « (Naguère on) apportait sur la table une quantité pantagruélique de services composés chacun de cinq à six plats…C’étaient des pièces d’apparat où le travail du modeleur et du décorateur avait autant d’importance que celui du cuisinier. On cherchait à représenter les animaux, dont on servait la chair, dans les attitudes de la vie ; on les reconstituait après les avoir fait cuire et accommoder ; c’est ainsi qu’on présentait un faisan rôti entouré de ses plumes, ce qui, pour ma part, me gâte le plaisir d’en manger, parce que cela provoque en moi une certaine répulsion ou, pour mieux dire, une répulsion certaine. Quel avantage peut-on trouver, au point de vue esthétique, de voir dans un plat, un brochet, un saumon ou une alose, dressés sur le ventre comme s’ils nageaient encore dans la rivière, plutôt que couchés sur le flanc, ce qui est naturel. ? Le bon sens y répond. »

 

L’auteur considère que toutes « ces niaiseries décoratives appartiennent à un autre âge où tout, dans la haute société, n’était qu’apparat, représentation et convention, où tout petit prince avait des ambassadeurs, où tout marquis voulait avoir des pages. »

 

A en croire Maurice des Ombiaux, la table moderne doit se simplifier, les accessoires s’alléger. Les verres doivent avoir des parois moins épaisses, les couverts se dépouiller de leurs ornements, filets, coquillages, fleurons : « Contentez-vous de la pureté de la ligne et de la beauté du métal. Il ne faut pas, en ce qui concerne la table, que l’art de l’orfèvre essaie d’en imposer au gastronome. Nous avons déjà dit à peu près la même chose à propos des verres. Des luxes de tous genres envahissent trop souvent la salle à manger pour reléguer à l’arrière-plan la qualité intrinsèque d’un repas. »

 

L’auteur défend l’idée que les mondanités entourant jusqu’alors l’art de la table s’exhibaient au détriment de ce qui fait à ses yeux l’essentiel du plaisir de la table, le partage d’une bonne cuisine. Une des parties les plus intéressantes du livre a trait à certaines habitudes du passé. Il était de bon ton de servir très vite les repas pantagruéliques du passé, quarante minutes au plus. On avait à peine le temps de voir les assiettes défiler sous les yeux ! « Dans les repas cérémonieux, chaque plat est expédié comme si le tambour battait, votre assiette vous est retirée à l’instant rigoureusement prescrit par un laquais ganté de coton blanc, vous vous imposez une contrainte anti-gastronomique pour n’être pas bon dernier dans cette sorte de match où c’est à qui mangera le plus vite sans avoir l’air d’y toucher, la maîtresse de maison et l’amphitryon se lèvent de table quarante minutes après s’y être assis , comme s’ils avaient hâte de se débarrasser de cette corvée… »

 

On sait que les anciens manuels de savoir-vivre prescrivaient aux jeunes femmes le devoir de manger le moins possible lorsqu’elles étaient invitées afin de ne pas donner l‘impression de céder à l’empire des sens...Maurice des Ombiaux reprend à son compte une autre contrainte. Un maître de maison distingué doit toucher avec parcimonie aux mets qu’il offre à ses convives : « Lorsque vous donnez à dîner, mangez peu et gardez toute la liberté de votre esprit et de vos organes ; dirigez avec aisance la conversation désinvolte qui aiguise les appétits hardis. Vous prenez, çà et là, quelques parcelles de hors d’œuvre et vous provoquez ainsi une légère excitation des estomacs complaisants… Il faut que vous gardiez assez de sang-froid pour pouvoir lire, au fond des cerveaux qui vous entourent et dont vous êtes le point central. »

 

© Marie-France Lecherbonnier           

 

 

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 18:31

 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

 

 

POURQUOI FLEURIT-ON LES TOMBES DE CHRYSANTHEMES A LA TOUSSAINT ?

 

 

Toutes les civilisations cultivent une symbolique des fleurs. On l’appelle en général le « langage des fleurs ». En France c’est au 15ème siècle que se forme cette symbolique. La fleur de lys, déjà promue au 12ème siècle la fleur royale par excellence, domine la nomenclature. Allié à l’écu du prince, elle est devenue quasiment sacrée. Malheur à qui y ferait ombrage !

 

La France médiévale est décrite aux yeux du peuple, qui n’en a pas une représentation géographique (et pour cause), comme un jardin merveilleux planté de fleurs. Tous les arts exploitent cette iconographie idéalisée. On disait  communément que le territoire français était un parc dont le roi servait de jardinier dévoué et vigilant. De plus on racontait que ce parc était situé dans le septième climat, autrement dit le climat de la perfection. Septième climat, septième ciel : on aura compris l’analogie.

 

Pour illustrer ce jardin parfait, les peintres et les graveurs représentent le roi et des bergers en train de parcourir de vastes pelouses semées de fleurs. Toutes représentent des vertus, des qualités. La violette symbolise l’humilité ; la rose, l’amour ; les marguerites, l’éternité…Il faut croire que cette sémantique naïve possédait une force toute particulière, puisqu’elle est parvenue à peu près intacte jusqu’à nous !                  

 

Le chrysanthème faisait-il partie du jardin merveilleux ? Non, car il était encore inconnu à l’Europe en ces temps lointains. D’origine asiatique, cette fleur n’est introduite en France qu’en 1789 sous la forme de quelques boutures cultivées au Jardin des Plantes. Son extraordinaire compétence à développer d’autant plus de boutons que l’ensoleillement du jour diminue assure son succès au 19ème siècle où elle connaît un succès retentissant, fleur de la haute société par excellence.

 

Au Japon le chrysanthème jouissait déjà d’un statut remarquable puisqu’il était la fleur de la famille royale.   

 

En introduisant le chrysanthème, l’Europe adopte sa symbolique asiatique : gaité et, surtout, longévité, voire éternité. Sa rare qualité de fleurir en morne saison,  à faire la nique à l’hiver, explique et justifie cette symbolique.

 

La France connaîtra un soudain renversement de la symbolique en 1919. Le gouvernement ordonne, à l’occasion du Premier Armistice après la Guerre mondiale, le fleurissement de toutes les tombes. Les horticulteurs ne peuvent fournir en cette période que des chrysanthèmes. D’où le choix de cette fleur comme fleur des cimetières.

 

Du 11 novembre initial l’habitude de fleurir les tombes glissera vers le 1er novembre, où l’on commémore tous les morts. Près de 20 millions  de chrysanthèmes finissent ainsi chaque année en potées –hélas ! souvent laissées à l’abandon – sur les tombes de nos disparus.

 

Marie-France Lecherbonnier         

 

auteur du Guide du Savoir-Vivre, Nomad  Editions, 2012.    

 

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 21:37

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D’OU VIENNENT LES MOTS « ETIQUETTE », « PROTOCOLE » et « CEREMONIAL »  ET QUELLE EST LEUR HISTOIRE ?

 

              

      Ces trois mots, appelés à se faire concurrence jusqu’à nos jours, apparaissent dans la langue française à la même époque : protocole (écrit alors prothocole ) est attesté dès 1330, étiquette (orthographié estiquette ) date de 1387, cérémonial de 1374.

 

     Le cheminement sémantique de protocole et d’étiquette est assez semblable.

 

     Le mot protocole est emprunté au latin protocolum, lui-même dérivé du grec prôtokollon. Le protocole dénommait au 14ème siècle un registre de minutes, un acte original. A l’origine le mot ne désignait que la première page de ce registre, en quelque sorte sa couverture. L’étymologie de protocole éclaire ce sens : proto renvoie à « ce qui est en avant », kolla à « colle ». Le protocole est la page collée sur le dessus d’un dossier..

 

     Les notaires utilisèrent ensuite ce mot pour désigner les actes rédigés par leurs soins. D’où le glissement sémantique qui aboutit au 17ème siècle à appeler « protocole » toutes les nomenclatures et toutes les  formules servant à la rédaction des actes officiels.

    

     Le mot français « protocole » rencontre au 19ème siècle le mot  anglais « protocol ». De cette influence va surgir une nouvelle acception qui n’est pas sans rapport avec la vieille acception classique assimilant un protocole à un formulaire, à des conventions réglementées. Ainsi parlera-t-on désormais de protocole à propos des codes à respecter pour faire passer un test, pour effectuer des corrections en imprimerie, pour exécuter une opération chirurgicale, pour faire fonctionner des ordinateurs en réseau…

 

     Tandis que se produisait cette évolution, le langage diplomatique s’est également emparé du mot protocole. Dès le 18ème siècle, ce terme s’utilise pour les procès-verbaux d’assemblées, pour les conventions issues de délibérations et valant engagement des parties. Le mot prend un sens hautement politique lorsqu’il dénomme les résolutions d’une conférence internationale. A l’époque moderne, ce sens gagne du terrain pour englober toutes les règles régissant les relations institutionnelles à l’intérieur des Etats comme à  l’international. Protocole, dans ce sens, a supplanté en grande partie étiquette, sauf dans les monarchies.

 

 

       Le mot étiquette est d’origine picarde et vient du francique. A l’origine « estiquier » signifiait « percer », « enfoncer ».

 

       Au 14ème siècle on appelait étiquette le poteau qu’on enfonce en terre pour certains jeux (les buts d’aujourd’hui). On y fixait parfois un écriteau. Ce dernier prit à son tour le nom  d’« étiquette ».  Un siècle plus tard le mot étiquette quitte le terrain du sport pour désigner l’inscription portée sur le dossier d’un procès comprenant la liste des témoins. Par extension sera désormais appelé « étiquette » tout petit morceau de papier ou de carton papier fixé sur un objet indiquant ce que contient  cet objet, ce qu’il est, ce qu’il vaut, etc.

 

       La cour de Bourgogne établit au 16ème siècle un programme détaillant l’emploi du temps du duc et de ses courtisans. Ce programme est appelé « l’étiquette ». La coutume s’en étend ensuite aux autres cours : Autriche, Espagne, France…A la fin du 17ème siècle le mot prend le sens de « cérémonial de cour ». L’étiquette décrit et prescrit jusque dans les moindres détails les usages établis dans la maison d’un prince. Elle fixe également la liste des dignités, leur hiérarchie, leurs fonctions : ce qu’on appelle aujourd’hui  les préséances.

 

    On parlera aussi d’étiquette à propos de toutes formes cérémonieuses fixées par la tradition tant dans la sphère publique que dans la sphère privée. D’où les expressions : être à cheval sur l’étiquette, rompre avec l’étiquette, manquer d’étiquette…

  

 

    Le mot cérémonial apparaît à la même époque que les deux précédents. Il est emprunté au mot latin caerimonialis qui désigne la célébration du culte divin. Au 17ème siècle on appelle « cérémonial » le manuel qui contient le rituel liturgique de l’église catholique. Le terme se laïcise vers 1750 et s’emploie pour décrire les solennités à suivre lors de manifestations protocolaires. L’armée, les collectivités publiques usent souvent de ce terme en lieu et place de protocole. On parle de « cérémonial diplomatique », on évoque le « cérémonial du 14 juillet ».

 

©  Marie-France Lecherbonnier

 

Auteur du Guide du savoir-vivre, Editions Nomad, septembre 2012.

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 08:46

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COMMENT LES AMBASSADEURS PRESENTENT LEURS LES LETTRES DE CREANCE AUX SOUVERAINS ANGLAIS ET ESPAGNOLS

 

 

 

Les lettres de créance, point fondamental du protocole, remontent à une histoire très ancienne. Quel est leur sens ? Par leur intermédiaire un chef d’Etat accrédite un ambassadeur auprès d’un autre chef d’Etat. Certes les ambassadeurs  représentent leur pays, mais ils sont d’abord les émissaires de  leur chef d’Etat. Cela est particulièrement sensible lors du cérémonial en exercice dans les monarchies.

 

 

La présentation des lettres de créance reste encore de nos jours, même si elle n’est plus entourée du faste d’autrefois, le temps fort du cérémonial diplomatique. A chaque fois que l’on interroge un ambassadeur sur sa carrière, il relate avec émotion, parfois avec humour, ces moments où ses différentes missions ont pris officiellement corps. Non qu’il y ait là un enjeu politique, que ces fameuses lettres puissent être refusées puisque des échanges antérieurs avec le gouvernement d’accueil ont précédé la nomination du nouvel ambassadeur, mais la cérémonie est porteuse d’une telle valeur symbolique que personne ne saurait être indifférent à sa mise en scène. La formule, de chef d’Etat à chef d’Etat, qui y figure, provient d’un autre âge : «  Je vous prie de l’accueillir avec Votre bienveillance accoutumée et d’ajouter foi et créance entière à tout ce qu’il Vous dira de ma part. »

 

Le cérémonial garde grande allure dans de nombreux pays : cortège, escorte, honneurs, échange de discours. Toute une série de visites se font, immédiatement après cette cérémonie,  au ministre des Affaires étrangères, aux hauts fonctionnaires du ministère, aux représentants des autres Etats dans l’ordre de la liste diplomatique, à des personnalités indiquées par le service du protocole. Les épouses des chefs de mission ont des obligations identiques auprès des épouses du chef de l’Etat, du ministre des Affaires étrangères.

 

Par exemple en Espagne : Réputée plus « moderne » la cour espagnole impose un rituel également très formel. Sauf dans des cas exceptionnels les nouveaux ambassadeurs sont au minimum 4 et au maximum 6 à présenter leurs lettres de créance, le même jour, un jeudi. Les dames portent une robe longue et les messieurs l’habit avec cravate et gilet blanc à moins qu’ils ne préfèrent un uniforme de gala ou un costume national, par exemple un boubou pour les africains.

 

Après avoir été accueilli au son du clairon de l’escadron de la police montée municipale et après avoir reçu les honneurs de la Garde Royale à cheval, l’ambassadeur monte dans une berline de gala tirée par 6 chevaux, escorté d’un cortège imposant. Sur la place de la Armeria la fanfare de la Garde Royale exécute l’hymne national du pays honoré. La cérémonie proprement dite a lieu au Palais royal dans la Camera Oficial (Chambre Officielle) où se tient le roi. Le nouvel ambassadeur s’incline à deux reprises devant le souverain puis lui remet avec la main droite dégantée ses lettres de créance et les lettres de rappel de son prédécesseur. Il n’y a pas de discours. Néanmoins après la cérémonie le roi accorde à l’ambassadeur un entretien dans un salon attenant, le salon du Nonce. Une fois les lettres de créance présentées, l’ambassadeur et son épouse doivent solliciter, par l’intermédiaire du service du protocole, une audience avec la reine.

 

Parfois des incidents peuvent se produire. Par exemple celui vécu par l’ambassadeur Bernard Dorin en Angleterre.

 

«  Mes lettres de créance en Angleterre. De somptueux carrosses viennent vous chercher à la résidence, tout comme au Japon. Il y en a 3. Le nouvel ambassadeur, en grand uniforme diplomatique, monte à bord du premier en compagnie de grand chambellan. Les deux autres transportent les collaborateurs mais n’entrent pas dans le palais.

 

«  Contrairement aux autres pays, on est accompagné de son épouse. Est-ce dû au fait qu’y règne une reine ? Le cérémonial est très compliqué. Là aussi il faut exécuter tout un parcours codé. Trois pas en avant, deux pas en arrière…La reine, comme l’empereur japonais se tient debout devant le trône. Elle vous parle de choses et d’autres, en français et en anglais, de façon très courtoise. Vient le moment de présenter ses lettres de créance et les lettres de rappel de votre prédécesseur. La reine vous remet un document écrit en langue française.

 

«  Au cours de la conversation, ma femme laisse malencontreusement tomber à terre une de ses boucles d’oreille. Les règles du protocole auraient voulu qu’elle n’y touche pas. Mais elle a eu le réflexe de la ramasser et au moment où elle s’est relevée, elle a failli, avec la pointe du bijou qui ornait son chapeau, atteindre l’œil de la reine qui a esquissé un mouvement en arrière. Sur le plan du protocole c’était un scandale épouvantable qui venait de se produire… je me confondis en excuses et la reine, prenant les choses très bien, me répondit : «  Cela eût vengé quelques batailles perdues par vous, Trafalgar, Waterloo… »

 

Autrefois, il y eut de très graves incidents. Le plus célèbre est celui qui porte le nom de la rixe de Londres. Selon la tradition, le cortège s’organise suivant la hiérarchie fixée par les préséances. Les carrosses de la famille royale sont en tête : carrosses du roi,  de la reine et du dauphin. Ils précèdent ceux des princes du sang et des autres princes. Derrière, les voitures du corps diplomatique s’alignent dans l’ordre protocolaire. La coutume veut que l’ambassadeur de France précède celui d’Espagne. Or ce dernier, un noble de Besançon, Charles de Vatteville, est déterminé à ne pas céder le pas à son concurrent, Charles d’Estrades. Les deux carrosses se précipitent pour prendre  la première place et se heurtent roues contre roues. Il s’ensuit un carambolage, puis un échange de coups entre les valets et les domestiques des deux équipages. Cette échauffourée, largement relayée par les gazettes, fera grand bruit dans les cours européennes. Louis XIV en sera si mécontent que pendant deux ans il interdira aux ambassadeurs français de prendre part aux cortèges. Il lui consacrera huit pages dans ses Mémoires destinés à l’éducation du dauphin, signe évident de son caractère politique. Il exigera une réparation symbolique du préjudice. Le 1er avril 1662, le représentant de Philippe IV devra venir présenter officiellement les excuses de son roi devant louis XIV entouré des 30 membres du corps diplomatique.

 

           Pourquoi avoir donné un tel éclat à un événement somme toute      

           secondaire ? La réponse est claire. Il s’agit pour le roi Soleil d’affirmer  

          urbi et orbi sa prééminence sur toutes les autres monarchies

          européennes.

 

 

             Marie-France Lechrbonnier

 

          Le Protocole, Histoire et Coulisses, Editions Perrin.

 

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 08:16

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L’INTIME ET LE SAVOIR-VIVRE. Les seins nus de Kate Middleton exposés dans la presse, les manifestations « topless » du mouvement ukrainien FEMEN ont provoqué une sorte de scandale planétaire à la fin de l’été 2012.  Un beau thème de réflexion pour les observateurs et les historiens du savoir-vivre !

 

     Les années 70 avaient, semble-t-il, relégué le soutien-gorge féminin aux oubliettes. Sur les plages les femmes exhibaient sans honte leur poitrine entièrement dénudée. Quarante ans plus tard les lieux où est encore autorisée cette liberté sont de moins en moins nombreux. De lourdes sanctions viennent parfois frapper les contrevenantes. Il en est ainsi à Paris-Plages où en 2012 les femmes aux seins nus ont été priées de payer une amende de 3750 euros et ont risqué la prison au motif de racolage passif. Assimilées à des prostituées ! Etonnant retour de manivelle : les Verts d’aujourd’hui, qui font la pluie et le beau temps dans la capitale, n’ont plus, pour le moins qu’on puisse dire, les mêmes repères que leurs aînés soixante-huitards !

 

    La princesse Kate n’a pas été sanctionnée, elle, pour avoir dénudé son buste. Il s’agissait en effet d’un lieu privé. Sont désignés à la vindicte publique les photographes de presse qui ont volé l’image et les journaux qui l’ont diffusée. Et dire que du 15ème au 17ème siècle, les reines, les aristocrates de haut rang allaient, comme les courtisanes, les seins nus, dans les réceptions de cour, se faisaient peindre, leurs avantages dévoilés, par les plus grands peintres ! Tradition qui, d’ailleurs, n’a pas entièrement disparu en dépit de la chape imposée par le puritanisme victorien du 19ème siècle. En effet, encore aujourd’hui, les décolletés vertigineux ne sont guère permis que pour les robes d’apparat portées dans les grandes occasions : les couturiers n’ont pas oublié la leçon.

 

   Les provocations du mouvement féministe FEMEN, dont les militantes luttent, la poitrine nue, contre le harcèlement et le tourisme sexuels, et, dans le même esprit, les audaces identiques de certaines manifestantes musulmanes au cours du printemps arabe, nous interpellent aussi. Elle nous interpellent d’autant plus que ces femmes risquent la prison, sont souvent soumises à des violences policières. Comprenons le message qu’elles envoient au monde à la lumière du  tableau de Delacroix montrant la Liberté, les seins nus, guidant le peuple sur les barricades de Paris.

 

   Il ne s’agit pas de faire l’apologie de la nudité mammaire. En revanche il est intéressant, au vu de tous ces événements qui défraient la chronique, de noter les oscillations du savoir-vivre devant la question de l’intime. La poitrine féminine s’est volontiers exposée à des époques de renaissance et de libération. Puis on revient à la norme. Molière fait dire à Tartuffe :

 

                      « Couvrez ce sein que je ne saurais voir,

                         Par de pareils objets les âmes sont blessées,

                         Et cela fait venir de coupables pensées. »

 

      

   De nombreuses enquêtes ont été menées dans plusieurs pays sur le sujet. Il apparait une assez grande diversité d’opinions. Les jeunes ont tendance à être sur leurs gardes et à considérer, avec les plus âgés, que l’exposition des seins doit être réservée à la sphère de l’intime. Facebook  a pris  également cette option en interdisant toute photo de femme seins nus, y compris dans la situation naturelle de l’allaitement. Dès les années 30 le cinéma hollywoodien  ne s’est guère montré plus audacieux et les stars se sont fait constamment doubler quand une scène les obligeait au dévoilement furtif de leur intimité. Paradoxal, lorsque l’on sait que la peinture religieuse elle-même n’en faisait pas un tabou et s’est volontiers inspirée de modèles aristocratiques vivants pour représenter saintes ou martyres dénudées ! La frontière de l’indécence varie à travers les temps et se fixe des repères différents : à l’époque où les reines montraient leur gorge triomphante, elles cachaient leurs jambes au nom de la pudeur.

 

    Peut-être faut-il interpréter les réticences modernes non comme un nouveau puritanisme mais comme une réaction à la banalisation des images pornographiques sur la Toile ? En tout cas le sein, hier symbole de la maternité, a muté en simple appât sexuel. 

 

   © Marie-France Lecherbonnier          

 

auteur du Guide du Savoir-Vivre, Nomad  Editions, 2012.    

 

 

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  • Marie-France Lecherbonnier est  auteure, designer et conférencière. Elle anime des séminaires et formations continues en matière de Protocole et Savoir-Vivre en Europe, Asie et Afrique
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  • Marie-France Lecherbonnier est auteure, designer et conférencière. Elle anime des séminaires et formations continues en matière de Protocole et Savoir-Vivre en Europe, Asie et Afrique Présentatrice du magazine télévisé « art de vivre »

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