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LE MARIAGE PREND SA FORME DES MŒURS DE CHAQUE PEUPLE (NAPOLEON)
Le mariage pour tous, l’union de personnes du même sexe constitue incontestablement une grande nouveauté dans l’histoire de la société. Les auteurs de dictionnaires auront à corriger nombre d’articles et de commentaires !
L’introduction de « mariage pour tous » m’a conduite à collationner des expressions anciennes forgées avec le mot mariage. Une exploration instructive et divertissante !
On distinguait naguère six grandes catégories d’unions entre un homme et une femme : le mariage d’amour, le mariage d’inclination, le mariage de convenance, le mariage de raison, le mariage de conscience et le mariage d’argent. Les grands classiques du roman er du cinéma…
On apprenait autrefois aux jeunes gens à se méfier du mariage d’amour, la passion n’étant pas durable. On lui préférait donc le mariage d’inclination.
Quelle différence faisait-on entre mariage de raison et mariage d’argent ? Celui-ci est dominé par les seules considérations financières, celui-là par un ensemble de considérations sociales où l’argent a sa part parmi d’autres. Quant au mariage de conscience, il s’agit de la régularisation d’une situation de concubinage.
A cette liste s’ajoutent d’autres variantes dont on a le plus souvent oublié le sens.
Mariage de la main gauche : certains seigneurs allemands donnaient, lors de la cérémonie, la main gauche au lieu de la main droite à leur épousée. Cela signifiait qu’ils reconnaîtraient les enfants issus de leur union mais que ceux-ci seraient tenus pour bâtards et ne seraient donc pas éligibles à leur succession.
Mariage in extremis : c’est un mariage contracté entre deux personnes dont l’une, gravement malade, mourra sous peu. Les familles s’élevèrent souvent autrefois contre ces unions et en obtenaient parfois l’annulation s’il était avéré que le couple vivait dans un état de concubinage avant l’arrangement final.
Mariage à temps ou à essai : autrefois, mariage seigneurial contracté pour une période déterminée, généralement sept ans, au terme de laquelle les époux décideront ou non de sa prorogation.
Mariage encombré : vieille expression normande désignant le mariage d’un homme avec une femme dont la dot n’est pas assurée.
Mariage de gens de vignes : aventures sans lendemain à la manière des vendangeurs dont les sens émoustillés leur font perdre la tête un peu rapidement.
Mariage en détrempe : intrigue amoureuse qui dure peu de temps à la manière d’un tableau en détrempe qui n’a pas la durée d’une peinture à l’huile.
Mariage réchauffé : mariage d’un veuf et d’une veuve.
Mariage clandestin : mariage contracté hors des cérémonies habituelles mais dont la validité de l’alliance morale est reconnue hors de tous effets civils.
Mariage par parole de présents : autrefois, mariage exécuté par un notaire suite au refus d’un prêtre de le célébrer.
Mariage par échange : autrefois, obligation faite au seigneur dont un serf se mariait avec une serve d’un autre seigneur, de donner à ce dernier une serve en remplacement de la précédente.
Mariage avenant : autrefois, dot que devaient verser à leur sœur des frères, si leurs parents avaient disparu avant son mariage.
Ainsi que l’écrivait Napoléon : « Le mariage prend sa forme des mœurs, des usages, de la religion de chaque peuple. » Un seul exemple pour illustrer ce propos : chez les Assyriens, toutes les filles nubiles étaient tous les ans assemblées dans un même lieu et mises aux enchères, en commençant par les plus belles. L’argent qu’on en tirait servait à offrir une compensation aux plus laides qui trouvaient ainsi un époux. Le concours des miss antiques !
© Marie-France Lecherbonnier